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Paysages luxuriants, enfants souriants : une autre image de l'Afrique en photos

Montrer d'autres aspects de l'Afrique que la pauvreté et la maladie en postant des photos, c'est le nouveau phénomène qui a éclos sur Twitter. Plusieurs initiatives de ce type avaient déjà fait parler d'elles sur internet.
Article rédigé par Amira Bouziri
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Uhuru Gardens, au Kenya. (DR/Capture d'écran Twitter)

Paysages verdoyants, plages paradisiaques et moments de vie colorés : de nombreux internautes souhaitent montrer ce qui foisonnent en Afrique mais qu'on ne voit pas assez. Africains ou pas, ils partagent depuis trois semaines des photos qui évoquent un aspect positif du continent africain à travers le hashtag #theafricathemedianevershowsyou («l'Afrique que les médias ne vous montrent pas»).
 
 
 
C'est Diana Salah, une Américano-Somalienne de 22 ans, qui a impulsé le mouvement sur les réseaux sociaux. Elle explique sa démarche au site Fusion: «Je me suis impliquée dans cette cause parce qu'en grandissant, j'avais honte de mon pays d'origine à cause de toutes ces images négatives qui dépeignent l'Afrique comme une terre de désolation.»
 
Militantisme en photos
Les thèmes divergent: certains préfèrent montrer des paysages de rêve, des plages de sable blanc et d'eau turquoise, des arbres, de la verdure, loin de certains paysages arides et désertiques d'Afrique. Alors que d'autres veulent partager des moments de vie tout simplement… normaux, comme sur ces photos de chercheurs ci-dessous, ou ces écoliers qui rient.
 
 
 
Récemment, plusieurs Africains ont profité des réseaux sociaux pour partager au monde de belles images de leurs pays. Une Somalienne vivant à Mogadiscio est devenue, cette année, célèbre sur Instagram avec plus de 90.000 abonnés sur son compte. Comme beaucoup d'utilisateurs du réseau social spécialisé dans la photographie, elle publie des photos de jolies plages, de plats appétissants, de cocktails et de beaux paysages. Sauf que ces photos montrent la Somalie, le pays le plus dangereux du monde.

Capture d'écran du compte Instagram ugaasadda (DR)

Lutter contre l'ignorance
Everyday Africa Project a trois ans cette année. Des photographes professionnels ou amateurs, munis de leurs appareils photo ou de leurs téléphones portables, immortalisent des moments de vie du quotidien d'Africains et les publient sur internet. Les deux journalistes – dont un photographe – à la tête de ce projet expliquent leurs motivations sur leur site: «Le projet est une réponse aux médias qui représentent l'Afrique comme un continent consumé par la guerre, la pauvreté et la maladie.» Riche en images, le Tumblr Everyday Africa permet de découvrir les pays africains autrement, à travers des photos de professionnels ou d'amateurs, en cliquant sur celui dont on est le plus curieux.
  (DR)

«Tu parles l'Africain?»
C'est contre l'ignorance de certaines personnes et les stéréotypes que celles-ci peuvent avoir sur l'Afrique qu'en 2014, des étudiants de l'université d'Ithaca, à New York, ont lancé une campagne anti-stéréotypes. Originaires du Ghana, du Kenya ou d'Ethiopie, ces étudiants africains en avaient assez d'entendre les mêmes préjugés sur l'Afrique. Pour #Africaisnotacountry («l'Afrique n'est pas un pays»), ils posent devant l'objectif, vêtus du drapeau de leur pays d'origine, affichant des slogans qui rétablissent la vérité tels que: «Les Africains ne se ressemblent pas tous», «les Africains n'ont pas besoin d'être sauvés» ou encore «les femmes africaines sont des participantes actives de leur propre histoire».
 
 
Dans les médias, on aborde très souvent l'Afrique par les prismes de la maladie, la pauvreté ou des conflits. Les informations positives sur ce continent sont rares et, en général, les connaissances des Occidentaux sur les pays africains sont faibles. C'est ainsi que LeMonde.fr a publié une vidéo qui reprend 10 chiffres surprenants sur l'Afrique. Par exemple, saviez-vous que 65% des députés rwandais étaient des femmes? Contre 27% en France et 18% aux Etats-Unis. Ou alors que 18 prix Nobel étaient africains? On apprend aussi qu'en 2050, le berceau de l'humanité accueillera un quart des êtres humains. C'est peut-être le moment d'ouvrir un autre regard sur la richesse du continent africain.

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