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Centrafrique: l'ONU renvoie les Casques bleus congolais

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devait confirmer le départ du contingent congolais de Centrafrique. Ces troupes, engagées dans la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), seraient impliquées dans plusieurs affaires. Outre des agressions sexuelles, ces soldats sont accusés de trafiquer du carburant et de manquer de discipline.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Malgré la présence de plus de 10.000 soldats de l'ONU, la situation est toujours aussi tendue en Centrafrique. (SABER JENDOUBI / AFP)

Ce sont donc plus de 600 soldats du Congo Brazzaville déployés en Centrafrique dans le cadre de la force internationale de maintien de la paix qui devraient être priés de rentrer chez eux en raison de leurs agissements. Le contingent a notamment été mis en cause par le patron de cette force internationale, le général sénagalais Balla Keita.

En 2016, 120 soldats de ce même contingent ont été renvoyés chez eux à la suite d’allégations d’agressions sexuelles sur au moins sept victimes, dont six enfants. «Malgré le rapatriement de l'ancien commandant, il n'y a pas eu d'amélioration dans le comportement du bataillon congolais», écrit dans un rapport le général Balla Keïta, qui commande les Casques bleus en Centrafrique. Il ajoute même que «la situation s'est détériorée au point qu'on ne peut plus faire confiance à ce bataillon en raison de son mauvais commandement, de son manque de discipline et de ses déficiences opérationnelles».

Le texte de ce rapport accablant avait été dévoilé par une ONG, Code Blue Campaign.  

Les accusations d'abus sexuels contre la population centrafricaine remontent à 2015. Des soldats de plusieurs armées avaient été mis en cause, dont des militaires français de la force Sangaris. Mais les enquêtes contre les soldats français ont été classées sans suite.

Un espoir de paix avec un accord à Rome
Les Nations Unies comptent 10.000 soldats et 2.000 autres personnes servant la Minusca en Centrafrique, qui s'est enfoncée dans l'anarchie et la guerre civile en 2013 après le renversement de l'ancien président François Bozizé par des groupes armés. Malgré l'intervention française et l'arrivée de forces de l'ONU, la situation est loin d'être optimale.  

Seul espoir: le 19 juin a été signé à Rome, sous le parrainage de la communauté catholique Sant'Egidio, un accord de paix entre groupes rebelles ou milices principalement anti-Balaka et pro-chrétiens ou ex-Séléka pro-minorité musulmane. Cela suffira-t-il à ramener le calme dans ce pays de 4,5 millions d'habitants, dont 900.000 déplacés et réfugiés du fait du conflit?

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