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Libye: l’émissaire de l’ONU Ghassan Salamé veut une solution «à la tunisienne»
Eclipsée par le scandale de la vente d’esclaves aux enchères en Libye, la mission de l’envoyé spécial de l’ONU pour ce pays se poursuit. Objectif de Ghassan Salamé: la tenue d’élections générales en 2018, selon un processus similaire à celui de la Tunisie, a-t-il déclaré au journal «Asharq al-Awsat. Pour lui, il n’y a pas de retour possible au passé et bâtir l’avenir ne se fera pas avec les armes.
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L’émissaire du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, était le 3 décembre 2017 de passage au Caire pour moins de 48h. Un premier déplacement dans la capitale égyptienne depuis sa nomination à ce poste pour rencontrer des responsables égyptiens, dont le général Mohamed al-Kechki qui a désormais la lourde tâche d’unifier les diverses armées libyennes.
Trois objectifs: constitution, élections, réconciliation
Au cours de ce bref séjour, il a accordé un entretien au correspondant du quotidien Asharq al-Awsat basé à Londres, dans lequel il s’est exprimé sur ses objectifs et sa méthode pour sortir l’ex-jamahirya libyenne du chaos dans lequel elle est plongée depuis 2011.
«Premièrement, il faut une Constitution, deuxièmement il faut des élections libres et justes, et troisièmement il faut une réconciliation nationale dans une société éclatée», a-t-il expliqué au correspondant du journal.
Pour réaliser ces trois objectifs, Ghassan Salamé s’efforce de mettre sur pied un gouvernement «provisoire», issu de l’accord politique de Skhirat, pour assurer la vie quotidienne des citoyens, tandis que lui poursuivrait son action en vue de la tenue d’élections générales en 2018.
«Je voudrais que tous les Libyens admettent deux choses. Premièrement, c’est qu’il n’y a pas de retour possible en arrière et deuxièmement que l’édification de l’avenir doit se faire par la négociation et la concertation et non par les armes», explique-t-il.
Ghassan Salamé veut réunifier les institutions
Le haut fonctionnaire international veut également concentrer ses efforts à réunifier les institutions, telle la banque centrale scindée entre la branche d’al-Baïda dans l’Est contrôlé par Khalifa Haftar et la branche de Tripoli à l’ouest dominé par le gouvernement de Fayez al-Sarraj.
Un éclatement des institutions qu’il affirme n’avoir jamais vu ailleurs, ni au Liban qui a connu 15 ans de guerre, ni en Irak qui est passé par de très rudes épreuves.
Concernant les élections, il explique qu’il n’est pas favorable un processus du «vote pour le vote». Il estime qu’un scrutin peut être une forme de fuite en avant et qu’il avait demandé, par exemple, le report des élections en Irak après l’invasion américaine de 2003 pour insuffisance de préparation.
«Il y a beaucoup de situations similaires dans le monde, tel l’Angola, l’Algérie ou d’autres», dit-il. Mais pour le cas libyen, Ghassan Salamé affirme vouloir réitérer l’expérience de la Tunisie, il y a trois ans, et dans laquelle il était partie prenante.
S'inspirer de l'expérience tunisienne
«J’ai une expérience simple et modeste dont je parle avec fierté, raconte-t-il. En 2014, nous avons réussi à réunir tous les dirigeants des partis politiques de Tunisie. Ils se sont rendus au siège de la mairie et ils ont signé devant toutes les caméras du monde l’engagement d’accepter le résultat des élections avant leur tenue… Je le dis franchement: oui je cherche à obtenir cela en Libye.»
Pour le médiateur onusien, s’il n’y a pas une telle acceptation des résultats par les principales parties libyennes, les élections ne seront qu’une opération sans garantie, «une aventure sans lendemain».
Pour arriver à ses fins, le représentant d’Antonio Guterres réaffirme qu’il est «prêt à discuter avec tous les Libyens sans exception», y compris les anciens kadhafistes ou les royalistes, «parce que je ne me soucie guère du passé de chaque individu Libyen, ce qui m’intéresse c’est l’avenir du pays», a-t-il déclaré.
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