"S'il y a tricherie, nous allons descendre dans la rue" : les Congolais inquiets du report des résultats des élections présidentielles
Coupés du monde depuis près d'une semaine, sans internet, certains Congolais de Goma craignent une manipulation politique.
Les résultats de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo commencent à se faire attendre. Initialement prévue le 6 janvier, la publication des résultats provisoires de ce scrutin historique, censé mettre fin à près de vingt ans de régime du président Kabila, sera reportée à "la semaine prochaine" a indiqué samedi 5 janvier le président de la Commission électorale à l'AFP. Les Congolais sont d'autant plus inquiets que le pays est coupé d'internet depuis une semaine.
Des activistes dans la rue à Goma
Dans les quartiers populaires de Goma, les activistes du mouvement citoyen "La lucha" battent le pavé. Ils distribuent des tracts et appellent la population à se soulever si jamais le candidat Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du président Joseph Kabila, venait a être élu.
Nous sommes plus nombreux qu'eux. Ils peuvent nous tuer mais ils ne pourront pas tous nous exterminer.
Un manifestantfranceinfo
Espoir Ngalukiye est un des militants du cortège. "Nous avons tous vu les résultats dans nos bureaux de votes et Shadary a lamentablement échoué. Nous sommes en train d'informer la population pour leur dire qu'ils sont en train de préparer une tricherie. S'il y a tricherie, nous allons descendre dans la rue."
Le pays vient de passer une semaine dans le noir, sans internet et le huis clos risque encore de durer puisque le régime tente désormais de museler les médias.
Pour cet habitant, c'est la fronde qui se prépare. "Il n'y a pas de connexion possible sur internet, le signal de Radio France Internationale est coupé. Ce sont des manoeuvres pour organiser la tricherie. Nous voulons du changement. On a besoin de dirigeants crédibles pour ce pays."
La commission électorale, devait initialement annoncer les résultats provisoires ce dimanche mais elle a compilé pour l'heure moins de la moitié des bulletins.
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