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Seif al-Islam Kadhafi serait toujours en Libye, selon son avocat

Depuis l’annonce de sa libération le 10 juin 2017, Seif al-Islam Kadhafi, fils de feu le colonel du même nom, semble s’être volatilisé. On retrouve sa trace sous forme de documents-vidéo postés sur les réseaux sociaux sur lesquels on le voit fêter sa libération dans des tribus touaregs. La Cour pénale internationale demande toujours son arrestation immédiate.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Seif al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien «Guide» libyen Mouammar, entouré de ses partisans et de journalistes au complexe résidentiel de son père, le 23 août 2011, à Tripoli. (IMED LAMLOUM / AFP POOL / AFP)

Libéré il y a une dizaine de jours par la milice Abou Bakr As-siddiq, qui le détenait dans la ville de Zintan depuis son arrestation en novembre 2011, le fils de l’ancien «Guide» libyen Mouammar Kadhafi, renversé la même année, semble introuvable.

Seif al-Islam Kadhafi s'apprête à écrire au peuple libyen 
Elargi dans des conditions encore inconnues, voire totalement obscures, Seif al-Islam Kadhafi se trouverait toujours dans une ville en Libye et il n’aurait demandé refuge à aucun pays tiers, selon son avocat.
 
Dans un entretien accordé au journal Al Qods al-Arabi, Khaled al-Zaïdi affirme même que son client s’apprête à adresser «une lettre» aux Libyens pour préciser sa vision de la situation intérieure du pays.
 
Sa mise en liberté surprise avait été suivie deux jours plus tard d’un double rappel du procureur général de Tripoli et de la Cour pénale internationale.
 
Dans un communiqué transmis à l’AFP, Ibrahim Massoud Ali a fait savoir que Seif al-Islam Kadhafi était toujours activement recherché par la justice libyenne et qu’il «devait comparaître devant la cour».
 
Toujours recherché pour crimes contre l'humanité par la CPI
De son côté, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, affirmait que le mandat d’arrêt délivré à son encontre en 2011 pour crimes contre l’humanité «est toujours en vigueur et la Libye est tenue de procéder immédiatement à l’arrestation de M.Kadhafi et de le remettre à la CPI, indépendamment de toute prétendue loi d’amnistie.»
 
C’est pourtant la ligne de défense adoptée par son avocat. Selon maître al-Zaïdi, Seif al-Islam n’est plus recherché dans son pays en vertu de la loi d’amnistie votée par le parlement en 2015. Quant à la CPI, elle n’aurait selon lui aucune compétence, autre que complémentaire de la justice libyenne, en la matière.
 
Une opinion sur cette cour exprimée déjà en 2011 mais de manière moins élégante par l’intéressé lui-même. Dans un document vidéo remis en ligne sur twitter, on peut voir et entendre le cadet de Mouammar Kadhafi s'exprimer sur la CPI en disant: «Je n’en ai rien à f... de la Cour pénale…»

 
Seif al-Islam utilise d’ailleurs l’onomatopée arabe très péjorative de «Toz», la même qu’utilisait son père en son temps pour parler des Etats-Unis.
 
C’est en tout cas sur les réseaux sociaux qu’on peut encore pour le moment suivre la trace de l’ancien détenu de Zintan. D'autres documents, postés également sur twitter les 12 et 16 juin, le montrent visitant des tribus touaregs. Sans précision du moment ni du lieu, on peut y voir le fils Kadhafi accueilli par la population avec musique et youyous pour célébrer sa libération.

  
Quant à la rumeur d'un rapprochement avec les forces du maréchal Haftar, tout puissant dans l'est du pays et opposé au Gouvernement d'entente nationale installé à Tripoli, l'avocat de Seif al-Islam s'est montré catégorique. Niant tout soutien familial déclaré par Kazzaf al-Dam Kadhafi, un cousin de l'ancien «Guide», au maréchal Haftar, Khaled al-Zaïdi a indiqué que ce dernier ne représentait en rien la famille et n'avait aucun rapport avec elle. 

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