Crise en République démocratique du Congo : Goma largement aux mains du M23, plus de 100 morts et près d'un millier de blessés

Le gouvernorat, siège de l'autorité provinciale à Goma, est occupé, a constaté un journaliste de l'AFP mardi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des habitants passent à côté d'une voiture brûlée à Goma (République démocratique du Congo), le 28 janvier 2025. (AFP)

D'intenses combats ont laissé des rues jonchées de cadavres à Goma, principale ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), mardi 28 janvier. Dans la soirée, la cité de plus d'un million d'habitants et presque autant de déplacés semblait déjà largement aux mains du groupe armé antigouvernemental M23 et des troupes rwandaises, moins de deux jours après leur entrée dans la ville. 

Le M23 et ses alliés des forces rwandaises ont pris mardi le contrôle de l'aéroport, selon une source sécuritaire à l'AFP. Le gouvernorat, siège de l'autorité provinciale, est également occupé, a constaté un journaliste de l'AFP. "Goma s'apprête à tomber", avait prévenu dès lundi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Les tirs et bombardements, intenses lundi, ont largement baissé au fil de la journée mardi, jusqu'à n'être que sporadiques dans la soirée, selon des journalistes de l'AFP sur place. Plus de 100 morts et près d'un millier de blessés ont été conduits dans les hôpitaux de Goma au cours des trois derniers jours d'affrontements, selon un nouveau décompte de l'AFP mardi soir, à partir des bilans hospitaliers. Viols, pillages, pénuries alimentaires, risque de dissémination du virus Ebola, du choléra ou de la rougeole... Les combats ont bien d'autres conséquences dévastatrices à Goma et dans ses environs, ont alerté l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Plusieurs ambassades attaquées à Kinshasa

Dans l'est de la RDC, riche en ressources naturelles, les conflits et les rébellions s'enchaînent depuis plus de trente ans. Goma avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23, né cette année-là et vaincu militairement l'année suivante. Depuis sa résurgence fin 2021, le groupe armé s'est emparé de vastes pans de territoires dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller les nombreuses richesses naturelles de la région, alors que le Rwanda, qui dément, dénonce la présence côté congolais de groupes qui lui sont hostiles. 

A Kinshasa, des manifestants en colère ont attaqué plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda, du Kenya et aussi de la France, de la Belgique et des Etats-Unis – des pays critiqués pour leur inaction dans cette crise. Washington a réagi en appelant ses ressortissants à quitter la RDC, tandis que l'Union européenne a jugé ces attaques "inacceptables".

Pour tenter de dénouer la crise, le Kenya a convoqué mercredi une rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame.

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