République démocratique du Congo : au moins 75 morts et 125 blessés dans un accident de train
Cet accident ferroviaire apparaît comme le plus meurtrier dans le monde sur les deux dernières années et comme le 3e plus meurtrier en Afrique en dix ans.
Un nouveau drame des transports a fait en fin de semaine en République démocratique du Congo (RDC) au moins 75 morts et 125 blessés, lorsqu'un train de marchandises chargé de passagers clandestins a déraillé dans la province de Lualaba, dans le sud-est du pays. Un premier bilan de l'accident survenu tard jeudi 10 mars faisait état deux jours plus tard d'au moins 60 morts – hommes, femmes et enfants – et de 52 blessés. Le 13 mars, après la visite sur le lieu du déraillement du directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) Fabien Mutomb, celui-ci "a communiqué le bilan officiel de 75 décès et 125 blessés, dont 28 avec un traumatisme grave orientés vers les centres médicaux spécialisés", a indiqué sur Twitter le ministère congolais de la Communication.
#RDC Au terme de sa visite d’inspection sur le lieu du déraillement du train, le DG de la #SNCC, Fabien Mutomb a communiqué le bilan officiel de 75 décès et 125 blessés dont 28 avec un traumatisme grave orientés vers les centres médicaux spécialisés pour des soins appropriés. pic.twitter.com/gOyZkPfp0q
— Ministère de la Communication et Médias/RDC (@Com_mediasRDC) March 13, 2022
Déraillement "à un endroit où il y a des ravins"
Selon une base de données de l'AFP, cet accident ferroviaire apparaît comme le plus meurtrier dans le monde sur les deux dernières années et comme le 3e plus meurtrier en Afrique en dix ans. La dernière catastrophe de ce type ayant eu lieu en RDC remonte à 2014 : un train de marchandises transportant plusieurs centaines de personnes avait déraillé à Katongola, au Katanga (sud-est), faisant 136 morts.
Le convoi accidenté le 10 mars, composé de 15 wagons, était également un train de marchandises mais à bord duquel avaient pris place plusieurs centaines de passagers clandestins, avait précisé à l'AFP Manyonga Ndambo, directeur chargé des infrastructures à la SNCC. Le train venait de Luena, dans la province voisine du Haut-Lomami, et se dirigeait vers la ville minière de Tenke. Il a déraillé à 23h50 au niveau du village de Buyofwe, à environ 200 km de Kolwezi et 600 km de Lubumbashi, "à un endroit où il y a des ravins", dans lesquels sont tombés 7 des 15 wagons, avait-il ajouté.
"Dérive de la rame des wagons"
Les raisons de l'accident n'ont pas été immédiatement précisées par les autorités, mais la vétusté des rails a été évoquée comme une des causes vraisemblables. Selon une communication de la SNCC transmise le 13 mars à la presse, le ministre provincial de l'Intérieur Déodat Kapenda qui accompagnait le responsable de la compagnie sur le lieu du déraillement a estimé que la cause présumée était "la coupure brusque de la traction", suivie de "la dérive de la rame des wagons". L'enquête devra déterminer la raison de cette "coupure de traction". Le directeur général de la SNCC a de son côté déploré qu'il y ait eu des morts "dans l'accident de ce train de marchandises, qui n'est pas approprié pour les voyageurs". Il a évoqué parmi les causes possibles de la catastrophe "la surcharge de la rame, du fait de la présence de voyageurs clandestins sur les wagons, en infraction du règlement du trafic ferroviaire".
#RDC #AccidentTrain
— Présidence RDC (@Presidence_RDC) March 13, 2022
Le Président de la République a appris avec tristesse le décès de 75 compatriotes et plusieurs blessés dans l'accident de train survenu à Kitenta en territoire de Lubudi dans le Lualaba.
Le Chef de l'État présente ses condoléances aux proches des victimes.
Souvent, faute de trains de voyageurs ou de routes praticables, des passagers empruntent des trains de marchandises pour parcourir de longues distances en RDC, pays de 2,3 millions de km². Ils voyagent aussi à bord d'embarcations surchargées sur les lacs et cours d'eau, où les naufrages sont également fréquents. La RDC ne compte que quelques milliers de kilomètres de routes asphaltées, principalement sur l'axe Matadi-Kinshasa-Kikwit à l'ouest pour l'import-export, et Kolwezi-Lubumbashi-Kasumbalesa et la Zambie dans le sud-est pour l'exportation des minerais.
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