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Le financier présumé du génocide rwandais Félicien Kabuga arrêté dans les Hauts-de-Seine

A 84 ans, il résidait à Asnières-sur-Seine, près de Paris, sous une fausse identité.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des lecteurs d'un journal regardent un avis de recherche de Félicien Kabuga, le 12 juin 2002, à Nairobi (Kenya). (GEORGE MULALA / REUTERS)

Il est considéré comme le "financier du génocide rwandais". Félicien Kabuga, l'un des principaux accusés encore recherchés par la justice internationale, a été arrêté, samedi 16 mai, près de Paris, ont annoncé le parquet général de Paris et la gendarmerie.

Agé de 84 ans, celui qui résidait à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) sous une fausse identité est notamment accusé d'avoir créé les milices Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994, qui fit 800 000 morts selon l'ONU. Il est visé par un mandat d'arrêt du Mécanisme international, la structure chargée d'achever les travaux du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR). Selon le communiqué des autorités françaises, il faisait partie des "fugitifs les plus recherchés au monde".

Son arrestation montre que "les responsables de génocide peuvent être contraints de rendre des comptes, même vingt-six ans après leurs crimes", a réagi le procureur du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux, Serge Brammertz.

En fuite depuis juillet 1994

En 1994, Félicien Kabuga appartenait au cercle restreint du président rwandais Juvénal Habyarimana, dont l'assassinat, le 6 avril 1994, allait déclencher le génocide. Il présidait la Radio télévision libre des mille-collines, qui diffusa des appels aux meurtres des Tutsi, et le Fonds de défense nationale, qui collectait "des fonds" destinés à financer la logistique et les armes des miliciens hutu Interahamwe, selon l'acte d'accusation du TPIR.

Il est également accusé d'avoir "ordonné aux employés de sa société (...) d'importer un nombre impressionnant de machettes au Rwanda en 1993", avant de les faire distribuer en avril 1994 aux Interahamwe.

Réfugié en Suisse en juillet 1994 avant d'être expulsé, Félicien Kabuga avait ensuite temporairement rejoint la République démocratique du Congo. Il avait été signalé en juillet 1997 au Kenya, où il avait échappé à une opération destinée à l'arrêter, puis à une autre en 2003, selon l'ONG spécialisée Trial.

Il doit désormais être rapidement présenté au parquet de Nanterre en vue de son incarcération, puis au parquet général de Paris dans les prochains jours. S'ensuivra une procédure d'extradition devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, qui décidera de sa remise au Mécanisme international à la Haye pour qu'il y soit jugé.

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