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Rwanda : un non-lieu requis dans l'enquête française sur l'attentat qui a déclenché le génocide des Tutsi

Sept proches de l'actuel président rwandais Paul Kagame sont mis en examen. L'enquête n'a pas pu réunir assez d'éléments contre eux, estime le parquet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président du Rwanda Paul Kagame au sommet de la francophonie à Erevan (Arménie), le 12 octobre 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Après vingt ans de rebondissements, l'enquête de la justice française sur l'attentat de 1994 qui a déclenché le génocide des Tutsi au Rwanda va peut-être déboucher sur une impasse. Selon son réquisitoire définitif, daté du 10 octobre et dont l'AFP dévoile le contenu samedi 13 octobre, le parquet de Paris réclame un non-lieu contre les sept protagonistes mis en examen, tous proches de l'actuel président rwandais, Paul Kagame, et soupçonnés d'être impliqués. 

Selon le document, le parquet estime que l'enquête n'a pu réunir de "charges suffisantes" à leur encontre et que "le doute doit profiter à ces derniers". Pour justifier sa position, il souligne des "incertitudes (...) nombreuses" et "l'absence d'éléments matériellement incontestables" ajoutant que les charges principales s'appuient surtout sur des témoignages, notamment indirects. C'est aux juges d'instruction du pôle antiterroriste qu'il appartient désormais de décider si un procès doit se tenir ou non.

Un attentat qui avait tué le président rwandais

Le 6 avril 1994, l'avion du président rwandais, Juvénal Habyarimana, un Hutu, avait été abattu en phase d'atterrissage à Kigali par au moins un missile. Cet attentat est considéré comme le déclencheur du génocide qui fit 800 000 morts selon l'ONU, principalement dans la minorité tutsi, à laquelle appartient Paul Kagame.

"Cette étape tend à clore vingt années d'errements", ont déclaré les avocats des sept mis en examen, Bernard Maingain et Léon-Lef Forster. "La position du ministère public est inacceptable. Depuis dix ans, le parquet a lâché les juges d'instruction pour des raisons notamment politiques", a estimé de son côté Philippe Meilhac, avocat de la veuve de l'ex-président, Agathe Habyarimana.

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