Cet article date de plus de trois ans.

Burkina Faso : 900 caméras de vidéosurveillance chinoises pour renforcer la sécurité des villes

Ce systĂšme de vidĂ©oprotection se veut une premiĂšre rĂ©ponse Ă  l'inquiĂ©tude de la population, excĂ©dĂ©e par les attaques jihadistes et l'insĂ©curitĂ©.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marche de l'opposition burkinabÚ à Ouagadougou, le 3 juillet 2021, pour protester contre l'aggravation de la situation sécuritaire et demander une réponse aux attaques jihadistes. (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

Face à la montée de la délinquance urbaine et des violences jihadistes, le Burkina Faso va installer 900 caméras de vidéosurveillance dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Une technologie de pointe pour un des pays les plus pauvres du monde. 

Smart Burkina

Dénommé Smart Burkina, ce systÚme de vidéoprotection proposé par la Chine sera déployé par groupe de trois caméras sur 220 sites de la capitale burkinabÚ et à Bobo-Dioulasso. 150 kilomÚtres de réseau en fibre optique seront construits pour interconnecter les différents sites.

Alors que certains dĂ©noncent "une illusion technologique" et proposent plutĂŽt de s’appuyer sur "les moyens humains", le ministre de la SĂ©curitĂ©, Maxime KonĂ©, a dĂ©fendu "le triple impact" de la vidĂ©oprotection : en termes de dissuasion, de repĂ©rage des faits et d'identification de leurs auteurs. Elle constitue, Ă  ses dires, "une vĂ©ritable arme Ă  mĂȘme d’amĂ©liorer le travail des services de sĂ©curitĂ© tout en constituant une mine de preuves pour l’administration judiciaire." Elle doit accessoirement "aider Ă  rĂ©soudre les problĂšmes d’accidents de la circulation".

"L'objectif est de donner aux forces de sécurité les moyens de pouvoir détecter les zones criminogÚnes et de suivre les délinquants pour agir plus rapidement"

Christophe Dabiré, Premier ministre du Burkina Faso

Ă  l'AFP

FinancĂ© par un prĂȘt de la Chine, Smart Burkina coĂ»tera prĂšs de 52 milliards de Francs CFA (environ 80 millions d'euros). Il sera mis en Ɠuvre par les entreprises chinoises Huawei et la China International TĂ©lĂ©communication Construction Corporation (CITCC).

Protéger et non surveiller

Conscient "des inquiĂ©tudes quant aux risques d’atteinte Ă  la vie privĂ©e des citoyens Ă  travers le systĂšme de vidĂ©osurveillance", le Premier ministre a assuré "que ce nouveau dispositif sĂ©curitaire a pour ultime objectif de protĂ©ger et non de surveiller, de sĂ©curiser et non d’épier".

Face à la crainte de la société civile sur la mise en place "d'une société de surveillance à la chinoise", l'ambassadeur de Chine au Burkina, Li Jian, a également voulu rassurer : "Une fois que le projet sera réalisé, la partie burkinabÚ, en tant que seule bénéficiaire, va gérer de maniÚre indépendante et autonome toutes les données et toutes les installations issues de ce projet."

Inquiétude face à l'insécurité

Plusieurs milliers de personnes avaient défilé le 3 juillet 2021 dans plusieurs villes du pays pour protester contre l'insécurité grandissante. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises par des attaques jihadistes depuis 2016, avec un bilan total de prÚs de 60 morts. La derniÚre attaque, en mars 2018, avait dévasté l'état-major général des armées, en plein centre-ville.

Le Burkina Faso est confronté à des violences jihadistes qui ont fait plus de 1 500 morts et contraint prÚs de 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers depuis 2015.

Lancez la conversation

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour commenter.