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"N'oubliez pas la Somalie !" : le cri d’alarme de l'envoyé spécial d’un pays au bord de la famine

En 2011, environ 260 000 personnes sont mortes de faim dans ce pays.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des Somaliens, qui ont quitté leur maison à la recherche de nourriture en raison de la sécheresse, arrivent dans un camp à Mogadiscio, la capitale somalienne, le 2 septembre 2022. (ABUKAR MOHAMED MUHUDIN / ANADOLU AGENCY)

Abdirahman Abdishakur, l'envoyé spécial sur la sécheresse du président somalien Hassan Sheikh Mohamoud, a tenté d'attirer l'attention au siège des Nations unies, à New York, sur "l'ampleur de la crise" qui frappe son pays. "N'oubliez pas la Somalie, surtout la sécheresse qui risque de se transformer en famine", a-t-il déclaré, soulignant que la situation était similaire à celle de 2011, quand la famine avait fait près de 260 000 morts.

Comme tous les pays de la Corne de l’Afrique, la Somalie est frappée par une sécheresse historique en raison d’un enchaînement de quatre saisons des pluies insuffisantes et une cinquième à venir qui s’annonce tout aussi mauvaise. Des millions de personnes sont dans une situation particulièrement vulnérable et certains pourraient mourir de faim.

Eviter le pire


La famine, c’est encore possible en 2022 et les organisations internationales alertent depuis le début de l’année contre ce danger qui menace la Corne de l’Afrique. La Somalie est l’un des pays les plus exposés et c’est pour cette raison que le président somalien a dépêché un envoyé spécial à New York, où il est arrivé le 13 septembre 2022, pour accélérer l’aide promise au pays. Il faut plus d'1,4 milliard de dollars pour financer le plan humanitaire et les fonds manquent encore malgré les promesses.

Je sais qu'il y a une certaine concurrence sur la scène internationale en termes de priorités, avec l'Ukraine, l'impact du Covid-19 qui continue, la crise énergétique, mais cela ne veut pas dire qu'il faut oublier la Corne de l'Afrique et la Somalie

Abdirahman Abdishakur, l'envoyé spécial sur la sécheresse du président somalien

à l'AFP

La Somalie a déjà connu la famine


Ce n’est pas la première fois que ce pays de la Corne de l’Afrique appelle à l’aide. La sécheresse qui sévit depuis fin 2020 fait planer le spectre d'une nouvelle famine en Somalie. Même si, elle n'est pas encore déclarée, "des gens meurent aujourd'hui", a insisté l’envoyé spécial somalien au siège de l’ONU. Plus de 700 enfants ont perdu la vie entre janvier et juillet 2022 dans des centres de nutrition, selon le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef) qui estime que le chiffre réel des victimes est bien plus élevé. A ce jour, il y a plus d’un demi-million d’enfants âgés de 6 mois à 5 ans souffrant de malnutrition sévère.

"La famine frappe à la porte", a déclaré début septembre Martin Griffiths, le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), lors d’une conférence depuis la capitale somalienne Mogadiscio, en soulignant qu’il s’agissait d’un ultime avertissement.

Plus grande que la France (637 657 km²), la Somalie, dont la population vit majoritairement de l'élevage et de l'agriculture, est considérée comme l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Outre la sécheresse, il doit faire face à une instabilité socio-politique en raison d'une insurrection islamiste. 

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