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Soudan : pourquoi la guerre des généraux "n'est pas un scénario très favorable aux intérêts russes", selon un expert

Le Soudan fait partie des pays-clés africains où la Russie développe une influence croissante notamment sur le plan militaire et sécuritaire. Les affrontements entre l'armée et les paramilitaires qui ont fait près de 200 morts depuis samedi n'arrangent pas les affaires de Moscou.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Sergei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russes, et son homologue soudanais, Ali al-Sadiq, à Khartoum (Soudan), le 9 février 2023. (HANDOUT / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY)

C'est dans les crises que l'on compte ses vrais amis. En s'opposant systématiquement aux résolutions de l'ONU condamnant la Russie et sa guerre contre l'Ukraine, le Soudan a prouvé qu'il était un allié fidèle de Moscou. Pas étonnant quand on sait que la Russie est son principal fournisseur d'armes et de céréales. Et la guerre que se mènent actuellement deux généraux soudanais pour la prise du pouvoir n'est pas forcément une bonne nouvelle pour Vladimir Poutine dont les intérêts sont très importants sur place.

>> Soudan : quatre questions pour comprendre les combats qui secouent le pays

Pour le maître du Kremlin, le Soudan est devenu un des principaux points d'entrée de l'influence russe sur le continent africain, explique Igor Delanoë, directeur adjoint de l'Observatoire franco-russe à Moscou : "Des sociétés russes du domaine de l'extractive, du minerais, etc, qui travaillent là-bas en réalité depuis des années. On sait que Monsieur [Evgueni Prigojine], fondateur de Wagner [groupe paramilitaire russe opérant notamment en Ukraine], a également des intérêts là-bas, c'est le moins que l'on puisse dire. Conséquence : ça donne une fenêtre pour la Russie vers le cœur du continent africain".

Moscou multiplie les appels au cessez-le-feu

Un projet de base navale russe à Port-Soudan, sur la mer Rouge, est même dans les cartons. Mais la crise actuelle n'arrange pas les affaires de Moscou, estime l'expert Igor Delanoë : "Évidemment s'engager en partenariat pour déployer une base militaire ou un point d'appui navals comme on veut dans cette zone-là alors qu'il y a une instabilité géopolitique récurrente - parce que ce n'est effectivement pas la première fois qu'on a ce type de crise qui éclate au Soudan -, ce n'est pas un scénario très favorable pour les intérêts russes".

D'où les appels aux cessez-le-feu répétés de la Russie pour mettre un terme le plus rapidement possible à la guerre des généraux soudanais.

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