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Soudan : vers la grève générale après l’échec des pourparlers avec les militaires

L’espoir aura été de courte durée au Soudan. Les négociations entre les généraux au pouvoir et les chefs du soulèvement contre Omar el-Béchir se sont achevées sans accord sur le conseil de transition. La contestation lance sa riposte.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des membres de la communauté soufie soudanaise se joignent le 20 mai 2019 au sit-in devant le siège de l'armée à Khartoum, brandissant un calicot sur lequel on peut lire : "Le soufisme, uni comme les doigts d'une main contre les commerçants de la religion et les terroristes". (ASHRAF SHAZLY / AFP)

Les chefs de la contestation au Soudan ont annoncé le 21 mai 2019 leur intention d'organiser, à une date indéterminée, une "grève générale", en raison de l'impasse dans les négociations avec les militaires au pouvoir sur la transition politique.

Plus d'un mois après le renversement de Omar el-Béchir et après le vent d’optimisme qui a soufflé ces derniers jours, les discussions n'ont pas abouti à un accord sur la présidence et le taux de représentation, entre civils et militaires, au sein du futur Conseil souverain censé assurer la transition.

L'Association des professionnels appelle à "la désobéissance civile"

Les deux camps avaient pourtant réussi dans la semaine à s’entendre sur la durée de cette transition, fixée à trois ans, et la composition d’une assemblée législative, dont les deux tiers des 300 membres désignés viendraient de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui regroupe les principales formations contestataires.

"Afin de parvenir pleinement à la victoire, nous appelons à une grande participation à une grève politique générale", a annoncé l'Association des professionnels soudanais (SPA) dans un communiqué, sans fixer de date pour cette grève.

Acteur clé de l'ALC, fer de lance du mouvement de protestation déclenché en décembre 2018, la SPA a qualifié cette grève de "devoir révolutionnaire", appelant les manifestants à "la désobéissance civile".

Depuis le 6 avril 2019, des milliers de Soudanais participent à un sit-in devant le QG de l'armée pour réclamer le transfert du pouvoir aux civils. La poursuite de ce mouvement est "une garantie fondamentale pour réaliser les objectifs de la révolution", a ajouté la SPA.

Poursuite du dialogue malgré les désaccords

L'organisation, qui réunit des associations de professionnels, a publié des photos d'employés de la Sudanese French Bank brandissant un hashtag en arabe "grève générale".

Madani Abbas, un responsable de l'ALC, a indiqué que les dates des mouvements de grève et de désobéissance civile seraient "annoncées plus tard". Il a ajouté que l'ALC doit se réunir "pour discuter des développements après la réunion avec le Conseil militaire".

Malgré les désaccords, les deux camps ont annoncé dans un communiqué commun après les dernières discussions qu'ils souhaitaient poursuivre le dialogue pour parvenir "à un accord répondant aux aspirations du peuple soudanais".

A la tête d'un régime autoritaire pendant près de 30 ans, M. Béchir a été destitué et arrêté par l'armée le 11 avril sous la pression d’un mouvement de contestation, comme il n'y avait jamais eu auparavant dans le pays..

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