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«Algérie, pays communiste» : crise diplomatique entre Alger et Tunis

L’anecdote du ministre tunisien Riadh Mouakher sur l’Algérie, «pays communiste», a déclenché une crise diplomatique entre les deux pays. Ambassadeur convoqué, déclarations enflammées, manifestations, la polémique a obligé le ministre à revenir sur ses propos. Et à présenter ses excuses.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les Premier ministre algérien et tunisien le 9 mars 2017 à Tunis (FETHI BELAID / AFP)
«Je présente mes sincères excuses si mes déclarations, involontaires, ont porté préjudice, directement ou indirectement, aux Algériens et aux Libyens frères. Je n’avais aucunement l’intention de nuire à l’image de l’Algérie et de la Libye avec lesquelles la Tunisie entretient des relations profondes et historiques qui dépassent ma personne et concernent les peuples de ces trois pays», a déclaré Riadh Mouakher, ministre tunisien des Affaires locales et de l’Environnement, à l’agence TAP.


Opération déminage
Tunis cherche à éteindre la polémique qui a enflammé les deux pays. Tout est parti d’une anecdote du jeune ministre tunisien. Evoquant son séjour à New York lors d’un stage, Riadh Mouakher explique que ses camarades américains faisaient une confusion entre «Tunisia» et «Indonesia» et n’arrivaient pas à situer son pays sur une carte géographique. «À côté de la Libye? À l'époque le pays était perçu un peu comme un pays terroriste. L'Algérie était communiste. Et donc je disais que c'est en dessous de l'Italie! Pour sortir de ce dilemme,  je disais donc c'est en dessous de l'Italie», plaisante-t-il.

 
«Tunisie, ce petit pays»
Une partie de la presse algérienne et tunisienne s’empare de l’affaire. Algérie patriotique a été le premier à grincer des dents: «En agissant de la sorte, Riadh Mouakher perpétue, en réalité, une tradition ancrée chez certains responsables tunisiens. Une tradition qui veut que l’on morde la main qui vous nourrit. On se souvient, toutes les aides financières accordées aux Tunisiens après le départ de Zine El-Abidine Ben Ali pour éviter que ce petit pays ne sombre dans le chaos social, n’avaient pas empêché quelques ''révolutionnaires'' locaux de la 25e heure de s’illustrer par des gestes des plus inamicaux à l’égard de l’Algérie».

 
Les autorités algériennes convoquent l’ambassadeur tunisien, dimanche 7 mai 2017, pour explications. «Il a été signifié, à cette occasion, à l’ambassadeur tunisien, que ces propos à l’égard de l’Algérie ont suscité des interrogations, autant au plan populaire qu’au plan officiel», note le ministère algérien des Affaires étrangères. 


Les deux pays «frères» essaient de faire baisser la fièvre. 

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