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Covid-19 : en Tunisie, le ministre de la Santé limogé en plein pic de contamination

Le pays connaît actuellement une recrudescence "catastrophique" des cas de contaminations au Covid-19 et sa campagne vaccinale est chaotique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechichi, le 31 mars 2021 à Tunis. (YASSINE GAIDI / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le ministre tunisien de la Santé, Faouzi Mehdi, a été limogé mardi 20 juillet, à l'issue du premier jour d'une campagne de vaccination exceptionnelle ouverte à tous les adultes pour la plus importante fête musulmane. Le pays connaît actuellement une recrudescence des cas de contaminations au Covid-19 "catastrophique". Les services du Premier ministre Hichem Mechichi, qui ont annoncé le limogeage du ministre, n'ont pas donné de plus détails. 

Une campagne vaccinale désorganisée

L'ex-ministre de la Santé est à l'origine de l'ouverture temporaire de la vaccination à tous les Tunisiens de plus de 18 ans pendant deux jours mardi et mercredi, à l'occasion des jours fériés de l'Aïd al-Adha. Cette ouverture a entraîné une ruée dans les 29 centres de vaccination concernés, causant des scènes de bousculades et de nombreuses déceptions face à l'épuisement rapide des doses disponibles. Face au succès de l'opération, le ministère de la Santé avait annoncé qu'il la poursuivrait "pendant les prochains jours" avant de rétropédaler en limitant l'accès aux plus de 40 ans dès mercredi pour éviter de nouvelles cohues.

Quelque 937 000 personnes ont été complètement vaccinées, soit environ 8% de la population, un taux trop bas pour freiner la contagion même s'il est parmi les plus élevés d'Afrique. La Tunisie, 12 millions d'habitants, dispose désormais d'environ 3,2 millions de doses et devrait dépasser les 5 millions en août.

Face aux pénuries d'oxygène, de personnel médical et de lits de réanimation, la situation sanitaire en Tunisie est devenue catastrophique, poussant de nombreux pays à envoyer de l'aide médicale ces derniers jours. Le gouvernement dans son ensemble s'est vu reprocher sa gestion de l'épidémie, notamment après une réunion dans un hôtel haut de gamme à Hammamet (est), en dépit des interdictions de circuler et alors que des dirigeants d'hôpitaux, à bout, craquaient.

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