Tunisie : le candidat laïque Béji Caïd Essebsi remporte la présidentielle avec 55,68% des voix
Le président sortant Moncef Marzouki obtient 44,32% des suffrages. C'est la première fois qu'un chef d'Etat est élu démocratiquement depuis l'indépendance de la Tunisie, en 1956.
Le candidat de l'alliance laïque Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, a remporté l'élection présidentielle en Tunisie, a annoncé la commission électorale, lundi 22 décembre. Il a été élu avec 55,68% des voix face au président sortant, Moncef Marzouki. Béji Caïd Essebsi a obtenu plus de 1,7 million de voix au second tour de dimanche, contre plus de 1,3 million pour son rival (soit 44,32% des suffrages), a déclaré à la presse le président de l'instance, Chafik Sarsar.
"L'avenir de la Tunisie est dans le consensus et la Tunisie a besoin de tous ses enfants, sans exclusion ou discrimination", a déclaré le nouveau chef d'Etat à Moncef Marzouki, qui l'a félicité. Il a remercié son opposant malheureux pour ce geste "qui pose les jalons d'une démocratie stable".
Des heurts après l'annonce des premiers résultats
Béji Caïd Essebsi est le premier président élu démocratiquement depuis l'indépendance de la Tunisie en 1956. Son parti, qui a remporté les législatives en octobre, va désormais devoir constituer une coalition pour gouverner, en composant avec les islamistes du parti Ennahda.
Ancien ministre de Habib Bourguiba, président du Parlement au début des années 1990 sous Ben Ali, le nouveau chef d'Etat de 88 ans est revenu sur le devant de la scène politique à la faveur de la révolution. Il a occupé pendant plusieurs mois le poste de Premier ministre, organisant les premières élections libres qui ont porté les islamistes d'Ennahda au pouvoir.
Le succès de Béji Caïd Essebsi a suscité la colère chez certains de ses opposants. Des heurts ont éclaté dès dimanche soir dans le sud du pays, où deux postes de police ont été incendiés, selon le ministère de l'Intérieur. Le parti Nidaa Tounès a en outre indiqué que des protestataires avaient tenté de mettre le feu à son local de Tataouine (sud). Des actes condamnés par Moncef Marzouki, qui a appelé à "préserver la paix sociale" sur sa page Facebook.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.