Tunisie : Souad Abderrahim première femme élue maire de Tunis
Pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie, une femme a été élue à la tête de la ville de Tunis. Souad Abderrahim était tête de liste du parti islamiste Ennahda. L'opposition déchante.
C'est la première fois qu'une femme accède à la tête de Tunis. Premier maire élu démocratiquement et c'est une islamiste. Souad Abderrahim, tête de liste du parti Ennahda. Non voilée, elle ne ressemble en rien aux membres classiques du parti. Elle a 53 ans et est gérante d'une entreprise pharmaceutique. Elle gérera la capitale de la Tunisie pendant cinq ans.
Élue avec 26 voix contre 22 pour son principal adversaire, Kamel Idir, ancien responsable local sous le régime de Ben Ali. Les députés issus des premières élections locales démocratiques en mai ont eu besoin de deux tours pour départager les deux candidats.
"Cela reste un projet réactionnaire, religieux"
Dans l'hémicycle, il y a la joie des membres d'Ennahda. Le parti islamiste a réussi son pari : faire élire la première femme à la tête de Tunis de l'histoire du pays. Et puis, il y a les larmes des députés de l'opposition dont celles de Raja Gmir, du parti Al Massar. "C'est le programme islamiste qui va être appliqué. Il ne faut pas se fier aux apparences. Ce n'est pas parce qu'elle ne porte pas le voile. J'ai peur pour la capitale. J'ai peur de voir pulluler des écoles coraniques, des écoles islamistes, des crèches coraniques. J'ai peur pour l'éducation, j'ai peur pour la culture", estime Raja Gmir.
Il y a les inquiétudes pour la capitale mais pas seulement. Ennahda a beau marteler qu'il dissocie le religieux du politique, pour ses adversaires tout ceci n'est que pur stratégie calquée sur le modèle turc de Receip Taip Erdogan. "Nous sommes en train de donner l'idée que Ennahda va être un parti qui a rompu avec l'idéologie islamiste des Frères musulmans, ce qui est totalement faux. Cela reste un projet réactionnaire, religieux. Le modèle Ennahda c'est le modèle Erdogan qui donne une prospérité économique mais nous savons ce qu'Erdogan fait des droits et des libertés", estime Faouzi Charfi de la gauche tunisienne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.