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Le tourisme tunisien souffre toujours

Le tourisme tunisien a du mal à se relever de la révolution et de ses suites. Les chiffres 2013 le montrent: le nombre de nuitées touristiques a baissé entre 2010 et 2013 de plus de 15% (de 35,5 millions de nuitées à 30 millions). Note positive, la baisse s'est ralentie en 2013 et cache de fortes disparités selon les pays, avec un nouvel arrivant de poids: le tourisme russe.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Sud de la Tunisie, plage de Djerba, haut lieu du tourisme.. (STEPHANE FRANCES / ONLY WORLD / ONLY FRANCE)

Plages de Djerba, architecture musulmane, perles des oasis, qualité de l'accueil... Les richesses du tourisme tunisien souffrent depuis la révolution.  Et les difficultés politiques, liées parfois à des violences n'ont rien arrangé.

«Depuis la Révolution de Jasmin (le 14 janvier 2011), une nouvelle Tunsie s´offre à vous. N´hésitez plus et venez découvrir ses plages, ses fabuleux sites archéologiques, venez golfer ou profiter d´une cure de thalassothérapie haut de gamme. Vous l´avez compris la Tunisie et tout le peuple tunisien sont là pour vous accueillir et vous faire passer un séjour inoubliable», a beau affirmer l'Office du tourisme tunisien en France, la destination souffre.

Au total, le tourisme a reculé environ de 15% en trois ans. Prenons l’exemple des nuités passées par les Français en 2013, selon les statistiques tunisiennes, publiées par le magazine tunisien du tourisme, Tourmag. «Elles ont baissé de 53% entre 2010 et 2013, et de 31% entre 2013 et 2012. La Tunisie avait enregistré 8,7 millions de nuitées "françaises" en 2010, contre 4 millions en 2013 et 5,8 en 2012». 

De son côté, le magazine français du même nom Tourmag donnait un exemple parlant de ce recul en donnant les chiffres sur la fréquentation française sur l'île de Djerba. «En 2012, elle a accueilli 1 million de touristes représentant 7 millions de nuitées, dont 40 % de Français. Pour mémoire, en 2010, avant la révolution et la crise économique, Djerba avait totalisé 8 325 133 nuitées».

Arrivée des Anglais et des Russes
Si les Français désertent toujours les trésors tunisiens, les visiteurs allemands sont plus fidèles au point d’être devenus (redevenus) le premier client touristique de la Tunisie. Le nombre de touristes allemands n’a reculé que de 5,6% par rapport à 2010. Et il a même progressé entre 2012 et 2013, affichant plus de 5 millions de nuités.
 
Alors que la plupart des touristes européens se sont méfiés de la Tunisie en 2013 (y compris les plus proches comme les Italiens), le soleil est arrivé d’Angleterre et de Russie. Le tourisme made in England a progressé de 12% en trois ans. Quant aux touristes venus du froid (3,2 millions de nuitées), ils sont désormais les quatrièmes plus nombreux derrière les Anglais, les Français et les Allemands. La fréquentation des Russes a augmenté de 69,5% entre 2010 et 2013.

Autre tendance inquiétante, les recettes en euros par visiteur reculent de 10,5%. «La stagnation des prix de vente et la dépréciation du dinar expliquent cette contreperformance», explique le magazine tunisien.

Pour la Tunisie, le tourisme est un secteur très important. Il représente environ 7% de son PIB et quelque 400.000 emplois directs. La stabilisation politique (en cours ?) et la reprise de la croissance en Europe pourraient cependant redonner des couleurs au tourisme tunisien. Dès ce printemps ?

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