Quatre blessés dans des violences devant la télévision publique tunisienne
A Tunis, des proches du parti islamiste Ennahda campent devant le siège de la télévision publique. Depuis lundi, ils affrontent les salariés.
Les affrontements continuent au pied du siège de Wataniya, la télévision publique tunisienne. Quatre personnes ont été blessées mardi 24 avril au cours de violentes échauffourées entre des employés de la télévision et des manifestants proches du parti islamiste au pouvoir Ennahda, qui campent depuis deux mois devant l'immeuble. Ils accusent les journalistes de dénigrer systématiquement l'action gouvernementale, voire de comploter pour renverser l'exécutif. A l'inverse, les médias soupçonnent le parti islamiste de vouloir mettre l'information en coupe réglée.
Des renforts policiers ont été déployés sur place depuis lundi pour mettre fin au sit-in des protestataires qui réclament "l'épuration" au sein de la chaîne, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche. "La police attend un feu vert du procureur de la République pour agir dans la légalité", a-t-il ajouté. Deux policiers ont été blessés à la tête mardi en essayant de s'interposer entre les deux camps qui se lançaient des pierres.
"Provoc' et insultes"
Les employés et journalistes de la chaîne sont descendus mardi matin dans la rue pour évacuer eux-mêmes les protestataires repliés derrière un cordon de police. "Dégage, dégage !", criait mardi le personnel de la télévision. "Y en a marre de la provoc' et des insultes, nous les ferons dégager de nos mains", a crié un homme en frappant sur un mini frigo utilisé par les manifestants qui campent depuis le 2 mars. "Nous resterons ici jusqu'à ce qu'ils décampent, nous empêcherons le pouvoir de vendre notre maison", avertit Dalel Guesmi, présentatrice du JT, se référant à des menaces de privatisation.
"Cette télé n'a pas réalisé que Ben Ali a foutu le camp", s'exclamait de son côté le porte-parole des manifestants, Faouzi Garait, parlant au nom de la "Ligue nationale de défense de la révolution". "Je suis venu spécialement des Etats-Unis pour voir si mon pays ressemble à l'image effroyable que présente la télévision nationale", affirmait un autre manifestant, Jamel Saidi.
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