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Tunisie: «Votre mari accepte-t-il que vous voyagiez seule?»
Une Tunisienne chef d’entreprise, Sana Ghenima, a été interpellée le 7 avril à l’aéroport de Tunis par un policier qui lui a demandé si son «mari était au courant et consentant» de son départ du pays. Elle nous a raconté sa mésaventure, qui a fait le tour d’internet. Une mésaventure qu’elle préfère pour l’instant considérer comme un «cas isolé».
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«Je m’apprêtais à partir pour la journée à Tripoli (Libye) dans le cadre de mes activités professionnelles par le vol de 7h45. J’ai alors été contrôlé par un agent de contrôle de la police des frontières. Il a commencé par me demander si j’étais ‘‘sûre d’aller en Libye’’ et si j’avais changé de l’argent. Pour finir par: ‘‘Vous avez informé votre mari de votre déplacement ? Y consent-il ?’’ Depuis le temps que je voyage, une telle chose ne m’était encore jamais arrivée!», raconte Sana Ghenima, PDG de Sanabil Med, entreprise spécialisée dans l’édition numérique.
La chef d’entreprise n’est pas du genre à se laisser faire. Elle refuse d’obtempérer. «Je lui ai dit qu’une telle attitude n’était pas légale». Elle décide alors de porter plainte. Connaissant le numéro de matricule de l’agent concerné, elle retourne le lendemain à l’aéroport. Elle y rencontre le directeur de la police des frontières. Celui-ci se montre «correct et rassurant». «Il m’a demandé d’ ‘‘accepter officiellement les excuses’’ de son service et a qualifié ma mésaventure d’’’inqualifiable’’».
Comment interprète-t-elle ce que lui est arrivé, qu’elle décrit comme «l’une des mauvaises journées de ma vie» ? «Je considère encore qu’il s’agit d’un cas isolé. Je n’ai aucune envie d’en faire des interprétations démesurées. Je juge des faits et je m’en tiens à cela. J’agis dans le cadre de la légalité. Je soutiens l’appareil policier républicain. Dans la phase de reconstruction que connaît mon pays, mon but n’est pas de le fragiliser».
Sana Ghenima entend simplement avertir de ce qui s’est passé en agissant «dans le cadre de la légalité ». Elle souhaite que « les gens résistent et qu’ils connaissent leurs droits». «Il s’agit d’éviter les abus car la loi est là», poursuit-elle. Or «la loi tunisienne garantit la libre circulation de tous les citoyens. Elle ne fait pas de distinction entre homme et femme».
Lire aussi: «Une Tunisienne a-t-elle le droit de voyager seule ?»
La chef d’entreprise n’est pas du genre à se laisser faire. Elle refuse d’obtempérer. «Je lui ai dit qu’une telle attitude n’était pas légale». Elle décide alors de porter plainte. Connaissant le numéro de matricule de l’agent concerné, elle retourne le lendemain à l’aéroport. Elle y rencontre le directeur de la police des frontières. Celui-ci se montre «correct et rassurant». «Il m’a demandé d’ ‘‘accepter officiellement les excuses’’ de son service et a qualifié ma mésaventure d’’’inqualifiable’’».
Comment interprète-t-elle ce que lui est arrivé, qu’elle décrit comme «l’une des mauvaises journées de ma vie» ? «Je considère encore qu’il s’agit d’un cas isolé. Je n’ai aucune envie d’en faire des interprétations démesurées. Je juge des faits et je m’en tiens à cela. J’agis dans le cadre de la légalité. Je soutiens l’appareil policier républicain. Dans la phase de reconstruction que connaît mon pays, mon but n’est pas de le fragiliser».
Sana Ghenima entend simplement avertir de ce qui s’est passé en agissant «dans le cadre de la légalité ». Elle souhaite que « les gens résistent et qu’ils connaissent leurs droits». «Il s’agit d’éviter les abus car la loi est là», poursuit-elle. Or «la loi tunisienne garantit la libre circulation de tous les citoyens. Elle ne fait pas de distinction entre homme et femme».
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