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Zambie : élections sous haute tension dans un pays économiquement sinistré

La Zambie, petit état d'Afrique australe a voté pour élire son président, ses députés et ses conseillers municipaux, et pour un référendum sur une modification de sa Constitution. Dans le contexte d'une économie sinistrée, la population a assisté à une campagne très tendue qui s'est déroulée dans ce pays réputé d'ordinaire pour son calme.
Article rédigé par Frédérique Harrus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Lusaka (Zambie) le 11 août 2016. Scène de vote 


 (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)

La Zambie est un petit pays situé au sud du continent africain, c'est l'ancienne Rhodésie du Nord britannique, qui a gagné son indépendance en 1964. Il est enclavé au milieu de sept autres pays qui l'éloignent de la mer. 

Jusqu'à il y a peu elle pouvait afficher un taux de croissance à deux chiffres ou juste en dessous. En effet, le pays regorge de cuivre, dont il est le huitième producteur mondial, et le deuxième producteur africain. 70% des recettes d'exportation venaient du cuivre, le reste est représenté par l'exploitation et l'exportation du cobalt, du plomb, de l'or et de l'argent.

L'effondrement des cours a mis en évidence la forte dépendance des Zambiens vis-à-vis de ce minerai, alors qu'ils sont aussi abondamment dotés d'autres ressources naturelles comme les terres, la forêts, et l'eau. L'agriculture, quant à elle, repose sur la canne à sucre, le maïs, le tabac, l'arachide et le coton. Sauf qu'un malheur n'arrivant jamais seul  le pays est actuellement frappé par une sécheresse qui perturbe sa production hydroélectrique et ses cultures.

Mais toute l'économie reposant essentiellement sur le cuivre, la Zambie est violemment touchée par la chute vertigineuse du prix de ce minerai. Le kwacha, la devise zambienne, a perdu 42% de sa valeur face au dollar. Les prix des denrées alimentaires ont explosé. Selon la Banque mondiale, le Revenu national brut (RNB) par habitant s'élevait à 1.500 dollars en 2015, contre 1.750 dollars en 2013. De plus, 60%  de la population (16,2 millions au total) vit sous le seuil de pauvreté.

Tensions et incidents
Le président de la république, élu il y a 18 mois, est décédé en octobre 2014 pendant son mandat. Sept millions de Zambiens sont donc appelés aux urnes afin d'élire son successeur.Neuf candidats sont en lice , mais en réalité le scrutin, à un tour, se joue entre deux d'entre eux.

Edgar Lungu avait été élu de justesse pour terminer le mandat du président décédé, et il se présente à sa propre succession. En face de lui, Hakainde Hichilema, un homme d'affaires qui a modérément apprécié la victoire étriquée de son adversaire. Il a bien l'intention de prendre sa revanche. Pour ce scrutin, de nouvelles règles constitutionnelles stipulent que si aucun candidat ne dépasse 50% des voix, un second tour devra être organisé. En plus du président de la République, les Zambiens votent aussi pour élire leurs députés et leurs conseillers  municipaux, et pour un référendum sur une modification de la Constitution. Selon le Centre d'information sur les élections zambiennes (ZEIC), une organisation de la société civile, au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées pendant cette campagne. 

La campagne électorale a été marquée par des tensions inédites dans ce pays où les élections se déroulent habituellement dans le calme. Le nouveau président de ce pays de 15 millions d'habitants devrait être connu le 12 ou 13 août 2016.


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