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Bras de fer au Chili entre l'Etat et l’industrie du tabac

Pays de fumeurs, le Chili adopte progressivement une réglementation plus restrictive en matière de tabac. Après l'interdiction de fumer dans les lieux publics, la cigarette mentholée (40% de la consommation) pourrait disparaître. Les fabricants font pression en évoquant des fermetures d'usine.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Travail du tabac au Chili dans une petite exploitation. (AFP)

Il y a huit ans, le Chili interdisait le tabac dans les lieux publics. Aujourd’hui les pouvoirs publics veulent interdire les additifs et imposer les paquets neutres. Le pays est le premier consommateur de tabac en Amérique et le cinquième mondial. 40% des fumeurs consomment des cigarettes mentholées. Or cet additif devra disparaitre si les députés adoptent cette loi après le Sénat.
 
C’est un coup dur pour le cigarettier British American Tobacco (BAT) qui contrôle 90% de la production nationale et possède deux usines au Chili. BAT ne donne pas d’estimation pour la chute de son chiffre d’affaires, mais parle d’un manque à gagner de 400 millions de dollars pour le fisc.

 
BAT a annoncé une évaluation de l’unité de production de Casablanca au nord de Santiago. Dans un premier temps, 20% des postes de travail vont être supprimés. L’entreprise indique également que la nouvelle réglementation aura aussi des conséquences sur la culture du tabac.
 
En clair, les 1000 producteurs de tabac risquent de disparaitre. Avec eux, 3000 emplois directs et 15.000 indirects sont menacés. Mais les pouvoirs publics ne veulent pas céder à ce chantage à peine déguisé. Au Chili, c'est à 13 ans en moyenne qu'on commence à fumer.

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