Comment le Vatican a permis le rapprochement historique entre Cuba et les Etats-Unis
Barack Obama et Raul Castro ont salué le rôle joué par le pape dans le récent réchauffement de leurs relations.
Hasard de l'histoire, ou clin d'œil de Raul Castro et Barack Obama à François ? C'est en tout cas le jour de l'anniversaire du pape que les deux dirigeants ont annoncé, mercredi 17 décembre, une normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays, rompues depuis 1961.
Or, ce rapprochement historique a été rendu possible grâce au rôle joué par le Vatican. Le président cubain a notamment "reconnu et remercié le Vatican, et particulièrement le pape François, pour leur appui". Barack Obama a, quant à lui, remercié "Sa Sainteté le pape François, dont l'exemple moral nous montre l'importance de rechercher un monde tel qu'il devrait être, plutôt que de se contenter du monde tel qu'il est".
Francetvinfo vous explique de quelle manière est intervenu le Vatican dans ces tractations diplomatiques.
En répondant à l'appel de parlementaires américains
Le Vatican a été impliqué dans les tractations dès mars 2012, lorsqu'un groupe de parlementaires américains s'est rendu à la nonciature apostolique à Washington pour y solliciter une aide du pape dans ce dossier. Depuis, qu'il s'agisse du pape Benoît XVI ou de son successeur, François, cette question "est toujours restée sur les radars du Vatican", a assuré Barbara Mikulski, sénatrice du Maryland.
En lançant un appel à Raul Castro et Barack Obama
Si les discussions directes entre Washington et Cuba ont été autorisées par Barack Obama dès le printemps 2013, et que la première rencontre entre les deux délégations a eu lieu au Canada en juin de cette année-là, le pape n'a cessé d'encourager ce retour du dialogue. Ainsi, lorsque le souverain pontife a reçu Barack Obama fin mars au Vatican, les discussions secrètes avec Cuba ont été un sujet majeur de leur entretien.
Puis, au début de l'été 2014, le pape a adressé des courriers personnels séparés aux deux dirigeants pour les exhorter à échanger des prisonniers et à améliorer les relations entre leurs deux pays. "Ces derniers mois, le pape François a écrit au président de Cuba, Raul Castro, et au président des Etats-Unis, Barack Obama, et il les a invités à résoudre les questions humanitaires d'intérêt commun, parmi lesquelles la situation de certains détenus", précise le communiqué du Vatican en date de mercredi.
En accueillant les négociations
Les négociations entre Cuba et les Etats-Unis se seraient accélérées à l'automne, avec des échanges directs à Rome. "Le Saint-Siège a reçu des délégations des deux pays au Vatican en octobre dernier, et offert ses bons offices pour favoriser un dialogue constructif sur les thèmes délicats", explique encore le communiqué du Vatican.
En facilitant la libération d'Alan Gross
Pour l'administration Obama, la libération d'Alan Gross, condamné pour espionnage à Cuba, constituait une condition sine qua non à une amélioration des relations. Les diplomates du Vatican ont donc œuvré à accélérer sa libération, comme l'a confirmé au Washington Post le sénateur démocrate Richard Durbin, précisant que le gouvernement d'Obama et le Vatican travaillaient ensemble depuis plus d'un an sur ce point précis. Preuve de cette implication, le transfert de prisonniers a été finalisé lors d'une rencontre au Vatican, a précisé un responsable américain.
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