Des étoiles de mer s'arrachent les bras pour mourir
Une mystérieuse maladie les tue par millions, le long de la côte ouest de l'Amérique du Nord.
Leurs bras se nouent avant de partir chacun dans une direction différente. Des millions d'étoiles de mer meurent d'une mystérieuse maladie sur la côte ouest de l'Amérique du Nord, de l'Alaska au sud de la Californie, rapporte Gawker (en anglais), lundi 3 février. D'autres cas ont été observés sur la côte est.
Que sait-on de cette maladie ?
Les animaux touchés portent des lésions blanches qui s'étendent rapidement, puis se ramollissent avant que leurs bras ne se nouent et s'arrachent, causant la désintégration de leur corps et leur mort en quelques jours, parfois même en seulement vingt-quatre heures. L'hécatombe aurait commencé en juin 2013 et frappe différentes variétés d'étoiles de mer vivant sur le littoral et en captivité, précise Jonathan Sleeman, directeur du Centre de recherche de la faune sauvage de l'Institut américain de géophysique (USGS), dans une note publiée sur le site internet (en anglais) de l'organisme.
Les scientifiques qui surveillent les écosystèmes de cette zone n'ont identifié aucune cause de cette mortalité massive. "Nous pensons qu'un élément pathogène comme un parasite, un virus, ou une bactérie pourrait infecter ces étoiles de mer et compromettre leur système immunitaire, ce qui les rendrait vulnérables à des infections bactériennes secondaires responsables des dommages physiques observés", explique à l'AFP Pete Raimondi, professeur de biologie à l'université de Californie, à Santa Cruz
Quelles étoiles de mer sont touchées ?
Parmi les quelque 1 500 espèces recensées, les deux plus touchées sont la Pisaster ochraceus, une étoile de mer de couleur pourpre, et la Pycnopodia helianthoides, aussi appelée Soleil de mer. De couleurs variables, cette dernière est considérée comme la plus grande des étoiles de mer, son diamètre pouvant dépasser un mètre. Mais une dizaine d'autres espèces sont concernées, précise The Columbian (en anglais).
Des populations entières de ces étoiles de mer ont été décimées dans le détroit de Puget, dans l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis), et la mer des Salish en Colombie-Britannique (Canada) ainsi que le long de la côte californienne, indique le document de l'USGS. Le taux de mortalité est estimé à 95%.
A-t-on déjà observé une telle hécatombe ?
Ce phénomène a déjà été observé dans le passé, mais il était lié à un réchauffement des eaux côtières, ce qui n'a pas été le cas en 2013. Dans ces précédents accès de mortalité nettement moins étendus géographiquement, les scientifiques avaient soupçonné un agent pathogène qui se serait développé à la faveur du réchauffement de l'eau, mais sans jamais le confirmer.
En 1983, une vague de mortalité sur la côte sud de la Californie avait presque entièrement éliminé l'étoile de mer Pisaster ochraceus du littoral. Une hécatombe plus limitée s'était produite en 1997, attribuée surtout au réchauffement de l'océan résultant du grand courant du Pacifique Sud El Niño. Une mortalité de masse nettement plus réduite de certaines espèces d'étoiles de mer s'est également produite au printemps 2013 sur la côte est des Etats-Unis.
Quelles conséquences sur l'écosystème ?
L'étoile de mer Pisaster ochraceus est "un prédateur clé dans son écosystème côtier", dit le professeur Pete Raimondi. Cet animal se nourrit de crustacés comme les moules, les berniques et les escargots de mer. Si l'étoile de mer venait à disparaître, les populations de ces mollusques augmenteraient considérablement, ce qui pourrait profondément modifier l'écosystème rocheux situé entre le maximum et le minimum des marées, jugent les scientifiques.
Les larves d'étoiles de mer sont aussi un composant important du plancton, la base de la chaîne alimentaire des océans. Les étoiles de mer ont assez peu de prédateurs, qui peuvent être d'autres étoiles de mer, des mouettes et parfois des loutres de mer.
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