"Je suis responsable de la fusillade" : ce qu'Omar Mateen a dit à la police pendant la tuerie d'Orlando
Omar Mateen s'est exprimé de manière "glaçante, calme et réfléchie" lors de l'attaque, a précisé le FBI.
Omar Mateen, le terroriste qui a tué par balles 49 personnes dans une discothèque gay d'Orlando (Floride), dimanche 12 juin, a lui-même appelé la police pour revendiquer la tuerie. Le FBI a dévoilé, lundi 20 juin, la retranscription d'une partie des conversations tenues entre le tireur et les autorités le soir de l'attaque.
Il appelle le 911, 30 minutes après le début de la tuerie
La tuerie a duré trois heures. Omar Mateen a d'abord appelé le 911 puis a échangé avec les négociateurs à trois reprises. L'agence fédérale révèle le contenu d'un premier échange téléphonique, d'une durée de 50 secondes, retranscrit par le Washington Post (en anglais). L'appel a été passé à 2h35 du matin, heure locale, soit un peu plus d'une demi-heure après le début de l'attaque.
911 : "Urgence 911, cet appel est enregistré."
Omar Mateen : "Au nom de Dieu, le miséricordieux [en arabe]."
911 : "Quoi?"
Omar Mateen : "Louanges à Dieu, et prières, que la paix soit avec le prophète de Dieu [en arabe]. Je suis à Orlando et je suis responsable de la fusillade."
911 : "Quel est votre nom ?"
Omar Mateen : "Mon nom est 'je proclame allégeance à' [omis]."
911 : "O.-K. Quel est votre nom ?"
Omar Mateen : "Je proclame allégeance à [omis]… Que Dieu, le prophète [en arabe], de la part de [omis]."
911 : "Où êtes vous ?"
Omar Mateen : "À Orlando."
911 : "Où à Orlando ?"
Les mentions au groupe Etat islamique et à son chef autoproclamé Abou Bakr Al-Baghdadi, auquel a prêté allégeance Omar Mateen, ont été omises dans les retranscriptions. Le FBI a expliqué qu'il ne voulait pas contribuer à "propager une rhétorique violente".
Il menace de faire exploser des ceintures
L'agent Ron Hopper, qui présentait ces extraits lors d'une conférence de presse organisée à proximité du Pulse, lieu de l'attaque, a souligné qu'Omar Mateen s'y exprimait de manière "glaçante, calme et réfléchie". Se présentant comme un "soldat islamique", le terroriste demande au négociateur de la police de dire à l'administration américaine de cesser les bombardements en Syrie et en Irak.
Il affirme notamment qu'il porte sur lui une ceinture d'explosifs similaire à celles "utilisées en France" lors des attaques du 13 novembre. Il menace aussi de faire exploser une voiture piégée et de fixer des ceintures piégées sur ses otages. Le FBI précise qu'aucune ceinture d'explosifs n'a finalement été retrouvée dans la boîte de nuit, pas plus que dans sa voiture.
La police a sauvé "de très nombreuses vies"
Revenant sur le déroulement de l'intervention, le chef de la police d'Orlando, John Mina, a affirmé que l'intervention des forces de l'ordre avait permis de "sauver de très nombreuses vies cette nuit-là". "Une idée fausse s'est propagée selon laquelle nous n'avions rien fait pendant trois heures. Je veux simplement clarifier : cela n'a pas été le cas", a-t-il ajouté. Il a précisé qu'après une première intervention des unités de la police et un premier échange de coups de feu avec Omar Mateen, le tireur s'était retranché et barricadé avec des otages dans les toilettes de l'établissement.
Pour l'heure, rien n'établit qu'Omar Mateen ait obéi à des ordres d'un "groupe terroriste étranger". Il s'agirait plutôt du geste d'un déséquilibré ayant agi seul, selon les autorités américaines.
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