L'Uruguay légalise le cannabis, mais fait tousser les Nations unies
La loi votée mardi soir par le pays a été vivement critiquée par l'Organe international de contrôle des stupéfiants. Selon l'OICS, l'Uruguay enfreint une Convention signée en 1961.
C'est une initiative sans précédent dans le monde, mais elle a été vite douchée. Le Parlement de l'Uruguay a voté, mardi 10 décembre dans la soirée, sa loi régulant la production et la vente de cannabis. Cette loi pionnière, adoptée par 16 voix sur 29, confère à l'Etat la mainmise sur la culture et la vente du cannabis à des fins récréatives.
Elle repousse ainsi les limites des expériences menées dans les Etats américains du Colorado et de Washington, aux Pays-Bas ou en Espagne, qui autorisent ou tolèrent la production de cannabis dans un cadre privé.
Une loi qui enfreint les règles internationales en vigueur
Mais elle fait déjà débat. Selon l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), dépendant des Nations unies, cette loi enfreint la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, dont l'Uruguay est signataire. "La décision du législateur uruguayen ne prend pas en compte ses impacts négatifs sur la santé", estime ainsi Raymond Yans, président de l'OICS. "En particulier, l'usage et l'abus de cannabis par de jeunes individus peut avoir une influence sérieuse sur leur développement", indique-t-il.
Le but affiché de la loi, réduire la criminalité, "repose sur des hypothèses plutôt fragiles et non fondées", dénonce encore Raymond Yans. Pour lui, cette mesure ne protègera pas les jeunes, mais abaissera l'âge de la première consommation de cannabis. Et cela pourrait contribuer "à des problèmes de développement et à un déclenchement plus précoce de l'addiction".
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