Colombie : l'Etat et les Farc signent un accord de paix historique
Le texte met fin à un conflit armé de plus d'un demi-siècle qui a fait 260 000 morts.
La paix, enfin. La Colombie a vécu, lundi 26 septembre, un jour historique en signant avec la guérilla des Farc un accord de paix qui met fin à un conflit armé sanglant de plus d'un demi-siècle. Le texte a été signé par le président Juan Manuel Santos et le commandant en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie, Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre de Timoleon Jimenez et de Timochenko.
Tous deux sont apparus vêtus de blanc, comme les 2 500 invités, dont 250 victimes du conflit (personnes enlevées ou blessées, proches, etc.), qui ont pu accéder à l'enceinte hautement sécurisée où se tenait cette émouvante cérémonie, à Carthagène des Indes, dans le nord du pays. Convié à parler en premier, le leader des Farc a salué "une nouvelle ère de réconciliation et de construction de la paix" et a pour la première fois demandé "pardon" à "toutes les victimes du conflit".
Quatre années de négociations
Carthagène a ensuite été survolée par une escadrille d'avions, le chef des Farc plaisantant sur le fait qu'ils viennent "saluer la paix et pas avec des bombes", ce que Juan Manuel Santos, souriant, a confirmé, avant de parler à son tour. "Plus de guerre ! Plus de guerre !" a lancé le chef de l'Etat, repris en choeur par l'assistance. Le président a également salué la décision des Farc de "troquer les balles pour les votes" par cet accord qui leur permet de se convertir en parti politique.
Bienvenue dans la démocratie !
Le président Santos a signé le document de 297 pages avec un "baligrafo", un stylo fabriqué avec une balle. Et il a offert à Timoleon Jimenez une broche représentant une colombe blanche, avec dans son bec un rameau d'olivier et un ruban aux couleurs jaune, bleu, rouge du drapeau colombien.
Les négociations entre l'Etat et les Farc auront duré près de quatre ans. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie, qui comptent encore quelque 7 000 combattants armés, étaient nées en 1964 d'une insurrection paysanne.
Le complexe conflit colombien a fait plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés, en impliquant plusieurs guérillas d'extrême gauche, des paramilitaires d'extrême droite et l'armée. Mais la paix ne sera complète que lorsque l'Armée de libération nationale (guévariste), encore active avec 1 500 combattants, aura elle aussi dit adieu aux armes.
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