Magnotta, le dépeceur canadien, sera jugé pour assassinat
La justice canadienne a jugé que le jeune homme, soupçonné d'avoir sauvagement tué un étudiant chinois, a estimé vendredi que son geste était prémédité.
La justice canadienne a tranché: Luka Rocco Magnotta, accusé d'avoir tué et dépecé un étudiant chinois en mai 2012 à Montréal, sera jugé pour meurtre avec préméditation. Son procès commencera probablement début 2014. La décision a été prise vendredi 12 avril par la juge Lori Renée Weitzman, après 11 jours d'audiences préliminaires destinées à évaluer les preuves à charge. La date précise du procès doit être fixée le 29 avril prochain.
La magistrate s'est rangée aux arguments de l'accusation, repoussant ceux de la défense qui avait demandé plus tôt que son client soit jugé pour meurtre sans préméditation. Dans les deux cas, la peine maximale encourue est l'emprisonnement à vie, mais une condamnation pour meurtre sans préméditation ouvre la possibilité de demander une libération conditionnelle plus tôt. L'avocat de Magnotta, Me Luc Leclair, avait estimé que les preuves directes présentées à la cour n'étaient pas suffisantes pour l'accuser de meurtre avec préméditation, ce que soutenait en revanche le procureur Louis Bouthillier dans son exposé.
Déclaré schizophrène en 2005
Magnotta, ancien acteur porno de 30 ans, est accusé d'avoir tué chez lui avec un pic à glace l'étudiant chinois Lin Jun, avec qui il aurait eu une relation, et d'avoir filmé le meurtre pour le diffuser sur internet. Il est également soupçonné d'avoir expédié des morceaux du corps de sa victime par la poste à différentes adresses au Canada, y compris au parti conservateur au pouvoir. Il est aussi accusé d'outrage à cadavre, de production et de diffusion de matériel obscène et de harcèlement à l'égard du Premier ministre canadien Stephen Harper.
Le jeune homme, qui s'était enfui en Europe immédiatement après le meurtre, avait été arrêté dans un cybercafé de Berlin le 4 juin 2012 au terme d'une cavale en France et en Allemagne. Rapidement extradé, Magnotta a dans un premier temps plaidé non coupable de tous les chefs d'accusation, lors d'une première comparution en juin. Les médias canadiens ont par ailleurs révélé, début avril, que Magnotta avait été jugé schizophrène dans le passé, selon un document judiciaire datant de 2005. Son éventuelle maladie mentale n'a toutefois pas été évoquée lors des audiences préliminaires, auxquelles le tueur présumé a assisté en intégralité.
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