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Mexique : au moins 39 migrants sont morts dans l'incendie d'un centre de détention, une enquête ouverte pour "homicide"

Le feu a été provoqué par des exilés "sans imaginer que cela allait provoquer ce terrible malheur", a déploré le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des ambulanciers transportent une personne blessée lors d'un incendie qui s'est déroulé dans le centre de détention de Ciudad Juárez, dans l'État de Chihuahua, le 28 mars 2023. (HERIKA MARTINEZ / AFP)

Au moins 39 migrants sont morts et 27 autres ont été blessés, mardi 28 mars, dans l'incendie de leur centre de détention à Ciudad Juarez (Mexique), ville frontalière des Etats-Unis. Six des blessés sont dans un état "extrêmement grave", dix dans un état grave et neuf dans une situation "délicate", a déclaré la secrétaire à la Sécurité, Rosa Icela Rodriguez, lors d'une conférence de presse mercredi. 

Les autorités ont confirmé que l'incendie avait été provoqué par des exilés pour protester contre leur possible expulsion. "Ils ont mis des matelas à la porte du centre d'accueil et y ont mis le feu, sans imaginer que cela allait provoquer ce terrible malheur", a déploré le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. 

Les autorités ont aussi annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête pour "homicide", car "aucun des fonctionnaires ni aucun des policiers de sécurité privée n'ont réalisé la moindre action pour ouvrir la porte aux migrants qui se trouvaient à l'intérieur alors qu'il y avait le feu", a déclaré la procureure spécialisée en droits humains Sara Irene Herrerías Guerra.

L'inaction des surveillants

Huit responsables présumés, trois agents de l'Institut national de migration (INM) et cinq agents d'une entreprise de sécurité, ont été identifiés. Des images de vidéosurveillance montrent le début de l'incendie. Derrière les barreaux, dans la fumée, un homme donne des coups de pied contre une porte fermée tandis qu'un autre semble déposer un matelas par terre.

Au premier plan, trois agents se retirent en tournant le dos aux personnes enfermées derrière les barreaux, sans leur prêter assistance. "Comment est-il possible que les autorités mexicaines aient laissé des êtres humains enfermés sans possibilité d'échapper à l'incendie ?", s'est offusqué Erika Guevara Rosas, la directrice d'Amnesty International pour les Amériques, dans un communiqué.

Ciudad Juarez, voisine d'El Paso au Texas, est l'une des villes frontalières d'où de nombreux migrants en situation irrégulière cherchent à gagner les Etats-Unis pour demander l'asile après un long périple. Mercredi, "plus de 1 000 migrants" sont entrés illégalement aux Etats-Unis, ont annoncé les garde-frontières américains, précisant qu'ils allaient les expulser.

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