New York perd sa bataille contre les sodas géants
La ville américaine devait interdire, mardi, les sodas et boissons sucrées de plus de 47 cl. La justice a bloqué lundi cette mesure anti-obésité jugée "arbitraire".
Cela aurait été une première pour une ville américaine. Un juge new-yorkais a décidé, lundi 11 mars, que la ville ne pouvait pas interdire les sodas géants, comme elle s'apprêtait à le faire à compter de mardi pour lutter contre l'obésité. Objet d'une intense polémique, l'interdiction votée en septembre par le département de la santé de la mairie de New York devait viser tous les sodas et boissons sucrées de plus de 47 centilitres.
Justifiant sa décision, le juge Milton Tingling a qualifié cette mesure d'"arbitraire" et l'a bloquée "de façon permanente". Il s'agit d'une défaite pour le maire Michael Bloomberg, à l'initiative de cette mesure par laquelle il entendait lutter contre l'obésité, qui touche plus de la moitié des habitants de New York. Il avait annoncé en mai dernier son intention d'interdire les sodas géants, qui coûtent souvent moins cher que l'eau.
L'obésite tue 6 000 New-Yorkais par an
Cette mesure avait suscité un débat passionné, avec pétitions et campagnes de presse des deux bords. Certains avaient crié à l'atteinte aux libertés, estimant que ce n'était pas à la mairie de décider de ce qu'ils pouvaient boire. Un collectif mené par l'Association américaine des boissons, et impliquant notamment l'association nationale des restaurants, avait porté l'affaire en justice en octobre, dénonçant une mesure arbitraire. Le juge leur a donné raison.
L'été dernier, un sondage avait montré que 54% des New-Yorkais était opposés à cette interdiction, qui ne concernait pas les supermarchés et autres supérettes. Plus de la moitié des habitants de New York (58%) sont obèses ou en surpoids, et ce problème affecte environ 40% des enfants des écoles publiques. L'épidémie d'obésité cause chaque année la mort de quelque 6 000 New-Yorkais et coûte des milliards de dollars en frais de santé.
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