Washington débloque 150 millions de dollars pour faire émerger "une génération sans sida"
WASHINGTON - Le pays va débourser 150 millions de dollars supplémentaires pour aider la recherche, a indiqué Hillary Clinton lors du congrès mondial sur le sida, qui se tenait à Washington.
La 19e conférence internationale sur le sida à Washington bat son plein. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est engagée lundi 23 juillet à ce que les Etats-Unis fassent émerger une génération "sans sida", devant les représentants de 190 pays regonflés par l'espoir de débarrasser le monde d'une pandémie qui a fait 30 millions de morts en trente ans. Sous les applaudissements nourris de l'auditoire, Hillary Clinton a aussi annoncé plus de 150 millions de dollars (125 millions d'euros) de financement supplémentaire pour lutter contre la maladie.
"Imaginez le jour où nous ne serons plus frappés par cette terrible épidémie et par les coûts et les souffrances qu'elle nous impose depuis trop longtemps", a-t-elle lancé, assurant de "l'engagement des Etats-Unis pour qu'émerge une génération sans sida". Cette "génération sans sida", qu'elle avait déjà appelée de ses vœux en novembre, signifie qu'"aucun enfant, où qu'il soit, ne devra naître porteur du virus". Sur les 150 millions de dollars, plus de la moitié iront ainsi à des programmes visant à empêcher la transmission du VIH par les femmes enceintes à leur enfant et à leur partenaire.
"Besoin de financements", selon Bill Gates
Peu avant cette annonce, les participants à la conférence avaient regretté le manque de fonds alloué à la lutte contre cette maladie. "Il est clair que même si on optimise au mieux la façon de faire ce travail, les fonds ne seront pas suffisants pour traiter toutes les personnes qui auront besoin de traitement", avait alerté Bill Gates, co-président de sa fondation Bill and Melinda Gates. "Nous vivons actuellement dans une période d'une incroyable incertitude quant au fait de savoir comment maintenir de solides financements".
Les Etats-Unis, par le biais de leur programme national PEPFAR, comptent pour 48% des 8,2 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros) de l'aide internationale dédiée à la lutte contre le sida. L'ONU a fixé l'objectif des investissements dans le monde pour lutter contre l'infection à 24 milliards de dollars (20 milliards d'euros) par an d'ici 2015, soit neuf milliards de plus que les 15 milliards mobilisés en 2010.
Les chercheurs estiment que l'arsenal thérapeutique actuel permet d'envisager d'en finir avec l'épidémie, responsable de 1,5 million de décès par an. Cet espoir a été renforcé par de récents résultats d'essais cliniques montrant que les antirétroviraux réduisent fortement le risque d'infection des personnes séronégatives ayant des relations sexuelles à risque. Selon les derniers chiffres de l'Onusida, plus de huit millions de personnes contaminées prenaient des antirétroviraux fin 2011 dans les pays pauvres, notamment en Afrique subsaharienne, région la plus touchée.
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