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Bangkok toujours sous tension à la tombée de la nuit

La violence est montée d'un cran aujourd'hui à Bangkok. Les affrontements entre manifestants anti-gouvernementaux et l'armée ont duré toute la journée dans la capitale thaïlandaise. Ils se sont poursuivis par des échauffourées entre les manifestants et des habitants au cours desquelles au moins deux personnes ont été tuées. Une centaine d'autres ont été blessées.
Article rédigé par franceinfo
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Plus habituée aux coups de klaxons qu'aux coups de feu, aux volutes des brouillards polluants qu'à celles des gaz lacrymogènes, Bangkok, la capitale thaïlandaise a connu une journée d'émeutes comme elle n'en a jamais vu. Les “chemises rouges”, partisans de l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, ont d'abord affronté l'armée à coup de cocktails molotov et de pavés. Les militaires ont riposté avec des gaz lacrymogènes et en tirant en l'air à balles réelles.

Puis des échauffourées se sont produits avec les habitants du quartier où les manifestants se sont réfugiés en fin de journée. Deux personnes ont été tuées par des tirs. L'une des victimes serait un habitant de Bangkok de 54 ans. 101 autres ont été blessées au cours de la journée.

Les manifestants, qui avaient pris position dans le quartier gouvernemental ce matin, ont fini par en être délogés par l'armée. En se repliant sur le quartier historique de la ville, ils ont incendié une partie du ministère de l'Education et sept bus urbains. Des affrontements se poursuivraient encore sur le carrefour de Din Daeng, où les heurts ont commencé le matin. Plusieurs barricades ont été érigées dans la ville, d'où montent plusieurs colonnes de fumée. L'armée a a son tour établi des barrages.

Contrairement à ce qu'elle avait fait lors des manifestations d'opposants
royalistes qui avaient ciblé fin 2008 un gouvernement pro-Thaksin et précipité sa chute, l'armée thaïlandaise n'est donc pas cette fois restée passive contre les protestataires. Et son chef, le général Songkitti Jaggabatara, a averti qu'elle emploierait “tous les moyens possibles pour rétablir l'ordre”.
_ De l'autre côté, l'ex-premier ministre en exil Thaksin Shinawatra appelle à une “révolution du peuple” pour renverser le gouvernement.

Appels à la prudence pour les touristes

Cette situation rend difficile le séjour des nombreux touristes à Bangkok. De nombreux pays, dont la France, conseillent à leurs ressortissants sur place de rester dans leurs hôtels, même s'il n'y a pas de menace directe à l'encontre des touristes. Le quai d'Orsay recommande plus généralement d'éviter tout voyage non indispensable en Thaïlande.

Les chancelleries suivent avec inquiétude la situation en Thaïlande. Londres appelle à la “retenue”. L'Union Européenne se dit “très préoccupée”.

Grégoire Lecalot, avec agences

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