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Birmanie : Aung San Suu Kyi prise à partie par des manifestants

L'icône politique birmane, fraîchement élue députée, est vivement critiquée par des villageois qui protestent contre l'installation d'une mine de cuivre dans le nord du pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Aung San Suu Kyi discute avec une villageoise dans les environs de Monywa (Birmanie), le 14 mars 2013. (SOE THAN WIN / AFP)

Icône dans son pays et à l'étranger, Aung San Suu Kyi se confronte à la dure réalité du terrain. La chef de l'opposition birmane a été quelque peu chahutée, jeudi 14 mars, par des villageois qui protestent contre un projet sino-birman de mine de cuivre.

Aung San Suu Kyi, réélue sans opposition à la tête de son parti le week-end dernier, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) et députée depuis avril 2012, fait des choix politiques contestés. Le dossier de la mine de Leptadaung, près de Monywa, dans le nord du pays, en est un exemple.

La mine, gérée par le groupe chinois Wanbao et par une société appartenant à l'armée birmane, est accusée, aux côtés d'autres projets de ce type, de ne pas profiter aux populations locales. Les villageois dénoncent l'insuffisance des indemnisations des terres et les risques environnementaux du projet. Surtout, une centaine de personnes ont été blessées en novembre par les forces de l'ordre. 

"Nous avons cru en elle"

Aung San Suu Kyi a présidé une commission d'enquête parlementaire sur le sujet, dont les conclusions accablent les forces de sécurité, notamment pour l'usage de phosphore. Mais elle plaide aussi pour la reprise de l'activité de la mine, bloquée par les manifestants.

La députée, qui s'est rendue pendant deux jours dans des villages situés autour de la mine pour les convaincre, a été fraîchement accueillie. "Nous avons cru en elle", a expliqué à l'AFP Nandasarya, un moine bouddhiste, mais "elle est venue et a regardé les manifestants depuis sa voiture. (...) Ça nous rend mal à l'aise."

"Je ne travaille pas pour protéger la montagne de Leptadaung mais pour protéger le pays", a expliqué de son côté Aung San Suu Kyi, défendant l'interêt du projet pour l'économie et déclarant qu'elle ne pouvait "apaiser tout le monde".

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