Birmanie : la junte militaire menace de "prendre des mesures"

Chaque jour plus nombreux… Depuis maintenant plus d’un mois (voir encadré), le mécontentement va grandissant, en Birmanie. A l’origine de la colère, les moines bouddhistes, désormais rejoints par la population. Ce qui n’était, au départ, qu’un mécontentement face à l’augmentation des prix de l’essence est devenu un vaste mouvement de grogne, contre la junte au pouvoir.

Plus de 100.000 personnes ont manifesté aujourd’hui à Rangoun, la plus importante ville du pays. Et d’autres défilés de dizaines de milliers de personnes étaient signalés ailleurs dans le pays, notamment dans le centre, à Mandalay et Pakokku, ainsi que dans l’ouest, à Sittwe.
Samedi, les manifestants avaient même franchi les barbelés qui encerclent la maison d'Aung San Suu Kyi, le prix Nobel de la Paix et icône du mouvement démocratique assignée à résidence depuis des années. Personne ne l’avait plus vue en public depuis mai 2003.

Fer de lance de la contestation, les bonzes donc. Qui depuis une semaine refusent les offrandes des militaires. Un geste fortement symbolique, pour eux qui ne vivent que de dons et d’offrandes. Symbolique également, parce que cela constitue un affront, et l’équivalent d’une excommunication chez les bouddhistes.