Catastrophe de Bhopal : huit condamnés, 26 ans après
3.500 morts, c'est le bilan officiel. Mais les associations de victimes parlent elles de 25.000 décès, directement liés à la catastrophe et à ses conséquences. À l'aube du 3 décembre 1984, une fuite de 40 tonnes d'isocyanate de méthyle s'était échappée de l'usine américaine Union Carbide.
_ Ce liquide très dangereux pour tous les êtres vivants est confiné à une température inférieure à 0 °C, température au-delà de laquelle il se transforme en un gaz plus lourd que l'air, aussi toxique que le chlore.
Faute d'informations, de procédures d'urgence et de lignes téléphoniques qui fonctionnent, le nuage va s'étendre sur vingt-cinq kilomètres carrés, sans que personne ne prenne la mesure de l'évènement. Des centaines de milliers de personnes sont prises au piège, errant dans les ruelles étroites du bidonville de Bhopal, cherchant des secours qui tarderont à se mettre en place. Le gaz attaque d'abord les yeux, entraînant une cécité, provisoire dans les cas favorables, avant de s'engouffrer dans les poumons pour provoquer de graves insuffisances respiratoires.
C'est seulement la branche indienne de la firme américaine qui comparaissait ce matin. Les huit inculpés ont été reconnus coupables de négligence, et condamnés à la peine maximale de deux ans.
_ D'autres procès avaient été intentés contre la firme et ses dirigeants étrangers. Mais Union Carbide et les autorités indiennes ont réglé l'affaire à l'amiable en 1989 et la compagnie a depuis été rachetée par Dow Chemical.
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