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Crise des sous-marins : l'Australie va verser 555 millions d'euros au français Naval Group après avoir renoncé à sa commande l'an dernier

En septembre 2021, le Premier ministre australien, Scott Morrison, avait mis fin soudainement au contrat français en préparation depuis une dizaine d'années. Le nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, souhaite renouer de bonnes relations avec la France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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e sous-marin nucléaire d'attaque de la marine française "Suffren", construit par Naval Group, pendant des essais en mer. Cette photo a été publiée le 20 octobre 2020 par le constructeur naval français. (NAVAL GROUP / AFP)

Un gros chèque pour solder les rancœurs. L'Australie a dévoilé, samedi 11 juin, un accord de compensation massive avec le fabricant français de sous-marins Naval Group, mettant un terme financier à un conflit qui a envenimé les relations entre Canberra et Paris pendant près d'un an.

Le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese, a déclaré que l'entreprise française avait accepté un "règlement juste et équitable" de 555 millions d'euros, pour la rupture du gigantesque contrat de 56 milliards d'euros, qui avait occasionné une crise diplomatique entre Paris et Canberra à l'automne dernier.

Un accord pour "regarder vers l'avant"

La France, par la voix du ministre des Armées, a dit "prendre acte" de cet accord. "Cet accord est important parce qu'il va nous permettre d'ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l'Australie et de regarder vers l'avant", a déclaré Sébastien Lecornu à des journalistes à Singapour.

Un peu plus tôt, Naval Group avait salué dans un court communiqué un accord "équitable", reprenant le terme du chef du gouvernement australien. L'entreprise française n'a en revanche pas confirmé le montant de la compensation.

Une crise diplomatique majeure

En septembre 2021, le Premier ministre australien d'alors, Scott Morrison, avait mis fin soudainement au contrat français en préparation depuis une dizaine d'années. Le chef du gouvernement annonçait que son pays achèterait des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités nucléaires.

Scott Morrison s'était alors attiré les foudres du président français Emmanuel Macron qui l'a accusé de tromperie et a rappelé son ambassadeur d'Australie en signe de protestation. Les relations entre les deux pays sont restées glaciales jusqu'à l'élection, en mai, d'Anthony Albanese, de centre-gauche. Depuis son arrivée au pouvoir, celui-ci s'est empressé de rétablir les relations avec la France, la Nouvelle-Zélande et les nations insulaires du Pacifique qui reprochaient au gouvernement conservateur précédent sa lenteur en matière de lutte contre le changement climatique.

Au total, l'échec du contrat des sous-marins français aura coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, a précisé leur Premier ministre, sans qu'ils aient pu en tirer un quelconque bénéfice. Le premier sous-marin américain ou britannique ne sera vraisemblablement pas en service avant des décennies, ce qui laissera un vide pour l'Australie, dont la flotte actuelle est vieillissante.

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