Cet article date de plus d'onze ans.

Des algues comestibles cultivées sur les toits de Bangkok

En Thaïlande, une entreprise propose une source originale de protéines. La spiruline, cultivée sur les toits des immeubles de Bangkok. Cette algue est la dernière innovation de l'agriculture urbaine, idéale dans une mégalopole qui manque de place.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Culture de spiruline sur un toit d'immeuble à Bangkok. 24 juin 2013. (AFP)

Sur un toit de Bangkok, des dizaines de barils remplis de liquide vert bouillonnent sous le soleil. A l'intérieur, de la spiruline. Une algue, dernière innovation de l'agriculture urbaine, mais aussi une source alternative de protéines. Trois fois par semaine, Patsakom Thaveeuchukom récolte cette matière gluante de couleur verte : «L'algue pousse très vite. Généralement, elle double de volume toutes les 24 heures», explique cet employé de Ener Gaia, une entreprise qui utilise les sommets de plusieurs immeubles de la capitale thaïlandaise pour ses cultures. Et d'ajouter : «Elle est très nutritive. C'est une grande source de protéines. Si vous la comparez à de la viande, cela prend six mois pour avoir un kilo de bœuf. Mais les algues, nous les faisons pousser en une semaine. C'est un bénéfice alimentaire

La spiruline, décrite par certains experts en nutrition comme un super-aliment, a de plus en plus d'adeptes à travers le monde. Mais son histoire dans l'alimentation remonte à plusieurs siècles, souligne Rosa Rolle, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Bangkok. Malgré tout, sa consommation peut causer certains problèmes de santé pour les individus souffrant de la goutte, parcequ'elle entraîne la production d'acide urique, met-elle en garde, en appelant à se renseigner sur les effets secondaires.

A Bangkok, les espaces vides au sommet des nombreux gratte-ciel sont un endroit idéal pour développer cette algue qui aime la lumière et la chaleur tropicale constante.

Un substitut aux protéines animales
Grâce à la photosynthèse, la spiruline lutte également contre les niveaux élevés de dioxyde de carbone. Et surtout, cette agriculture urbaine est livrée en quelques heures aux consommateurs.
Dès qu'elle est récoltée, l'algue est transportée dans un laboratoire où elle est rincée puis essorée dans une machine à laver spécialement modifiée. Elle doit ensuite être tassée à la main dans des bocaux, aucune machine n'étant capable, pour l'instant, de travailler cette substance épaisse et gluante.

Quelques chefs de Bangkok ont déjà commencé à la tester et certains sont vite devenus de véritables adeptes. «C'est vraiment bon pour vous», estime Bill Marinelli, propriétaire du restaurant Oyster Bar. «Nous en rajoutons dans les plats pour augmenter la valeur nutritionnelle.» Alors, malgré son absence de goût et le fait que tous les aliments avec lesquels elle est mélangée deviennent verts, la cusinier l'utilise dans certains plats. «Je la vois comme une alternative aux protéines animales. Nous pouvons réduire les protéines que nous servons comme le poisson ou la viande et incorporer la spiruline comme source de protéine», explique-t-il.

Cette algue est utilisée comme complément alimentaire depuis des décennies. Toute la question est de savoir si les consommateurs seront prêts à l'accepter comme un substitut à la viande ou au poisson.




Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.