Géorgie : des cartes d’identité… diaboliques
Pour le ministère de la Justice géorgien, l’opération avait juste pour but de rendre ces papiers plus difficilement falsifiables. Il n’imaginait pas qu’il allait se heurter à une fronde de fanatiques religieux composée de membres du Collectif Orthodoxe, d’un religieux de l’Eglise Quashveti à Tbilissi et d’une avocate.
Depuis 2011, leur combat tourne autour de la liberté des personnes. Laquelle, dans ce cas précis, disent-ils, n’est pas respectée car les infos personnelles sont enregistrées dans un système central. Drôle d’argument puisque les banques et le gouvernement n’ont pas attendu ces cartes d’identité pour centraliser les données.
Mais la raison la plus évidente avancée par ses détracteurs pour s’opposer à l’adoption de ces documents est liée à la superstition qui voudrait que le Malin s’y cache et que l’Apocalypse approche à grands pas, comme le racontait début 2014 la bloggeuse Irina Kvelidze pour Cafébabel.fr. Et même les experts n'ont pas réussi à faire cesser les attaques des ultra-orthodoxes, selon qui le chiffre 666 (le nombre de la Bête) est intégré dans la puce...
Selon le site, le gouvernement n’a pas trouvé de consensus avec les opposants, qui ont encore protesté fin novembre 2013 dans les rues de Tbilissi et occupent le terrain dans les médias.
A son niveau, l’église orthodoxe géorgienne a pris les choses au sérieux. Et dès juillet 2012 a fait une mise au point : «Les cartes d'identité telles qu'elles existent aujourd'hui ne représentent pas la marque de l'Antéchrist». En Géorgie, l’église a repris de la vigueur depuis le début des années 90 et la chute de l’URSS. Le Patriarcat y est très influent, notamment dans la sphère politique.
De son côté, le ministère public a lancé une grande campagne de pub pour promouvoir une innovation «inoffensive», pratique et moderne. Une vidéo (ci-dessous) a même été diffusée dès le lancement de la carte d’identité électronique pour convaincre les citoyens.
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