La pression monte entre la France et l’Iran
Il y a quelques heures encore, on pensait que les propos sur le sujet de Bernard Kouchner avaient peut-être dépassés sa pensée. Le ministre des Affaires étrangères, répondant à la question d’un journaliste avait laissé entendre qu’il fallait se préparer au pire, qui « est la guerre ». Or avec l’intervention du Premier ministre qui parle lui de tension avec l’Iran à son "extrême", le doute semble de moins en moins permis sur la situation qui existe entre les deux pays. D’autant que la France et les Pays-Bas se sont mis d’accord ce lundi pour essayer d’entraîner dans leur analyse un maximum de gouvernement.
La question est toujours de savoir si les Iraniens tentent de construire une bombe nucléaire en se cachant derrière le développement d’une énergie nucléaire civile. Mais surtout, la question qui semble partager la communauté internationale, c’est de décider des moyens à mettre en œuvre pour forcer les Iraniens à ne pas dépasser la ligne. Soit compter uniquement sur l’ONU et ses résolutions, soit intervenir en prenant des mesures coercitives qui ne demandent pas de vote aux Nations Unis. Ligne sur laquelle se retrouvent la France, les Pays-Bas ainsi que les Etats-Unis et qui rappelle celle de George Bush au moment de la guerre en Irak.
Or cette volonté de passage en force trouvent ses opposants, à commencer par l’Iran, principal pays concerné. Le porte-parole de la diplomatie iranienne Mohammad Ali Hosseini a estimé que le propos de Bernard Kouchner portait atteinte « à la crédibilité de la France ». En Europe, ce sont les Autrichiens qui ont condamné la « rhétorique martiale » du ministre Français. En France enfin, le dossier glisse sur le terrain politique, François Hollande sommant Nicolas Sarkozy d’apporter des précisions et réclamant la tenue d’un débat au Parlement.
Et il sera à nouveau question du dossier en fin de semaine avec l'examen vendredi d'un projet de résolution de l'ONU prévoyant de nouvelles sanctions contre l'Iran. Discuteront du sujet, les Etats Unis, la Russie, la Chine, la France, la grande Bretagne et l'Allemagne.
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