La région d'Australie occidentale abroge une loi qui protégeait le patrimoine aborigÚne, les communautés autochtones inquiÚtes
Entre la protection du patrimoine culturel aborigĂšne et celle des intĂ©rĂȘts des grands propriĂ©taires terriens, le gouvernement rĂ©gional dâAustralie occidentale a tranchĂ©. Et il a penchĂ© en faveur des propriĂ©taires. La rĂ©gion vient d'abroger une loi, cinq semaines seulement aprĂšs son entrĂ©e en vigueur, qui permettait aux aborigĂšnes dâavoir leur mot Ă dire sur des projets miniers ou agricoles visant Ă exploiter leurs terres. Un recul qui tranche avec la volontĂ© du gouvernement fĂ©dĂ©ral, qui compte organiser un rĂ©fĂ©rendum pour Ă©tablir une commission permanente aborigĂšne, chargĂ©e de conseiller le Parlement.
La loi d'Australie occidentale avait Ă©tĂ© adoptĂ©e aprĂšs le dynamitage, en mai 2020, dâune grotte contenant des peintures rupestres vieilles de 46 000 ans par le gĂ©ant minier Rio Tinto. Mais pour Roger Cook, le travailliste qui dirige cet Ătat australien, ce texte Ă©tait trop compliquĂ©, et imposait un fardeau injuste sur les propriĂ©taires terriens, en les contraignant Ă effectuer des fouilles archĂ©ologiques sur leurs terrains.
Jordan Ralph, lui, représente les communautés Puutu Kunti Kurrama et Pinikura, propriétaires traditionnelles des grottes détruites en 2020. Selon lui, cette abrogation est une aberration, et marque un recul sans précédent.
"Nous revenons à une législation préexistante aux droits à la rétrocession des terres. Cela favorise le business plutÎt que le patrimoine et les peuples aborigÚnes. C'est clairement un pas en arriÚre."
Jordan Ralph, représentant des communautés Puutu Kunti Kurrama et Pinikuraà ABC News
Roger Cook a assurĂ© quâil ferait tout son possible pour Ă©viter quâun nouvel incident comme celui de la grotte de Juukan Gorge se reproduise. Mais plutĂŽt quâune protection garantie par la loi, les aborigĂšnes devront se contenter dâune simple promesse.
Commentaires
Connectez-vous Ă votre compte franceinfo pour participer Ă la conversation.