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La région d'Australie occidentale abroge une loi qui protégeait le patrimoine aborigène, les communautés autochtones inquiètes

La région d'Australie occidentale vient d'abroger une loi, entrée en vigueur il y a à peine cinq semaines, qui permettait aux communautés aborigènes d'avoir leur mot à dire sur les projets miniers ou agricoles qui visent leurs terres.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un drapeau australien, le 29 mai 2009 (illustration). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)

Entre la protection du patrimoine culturel aborigène et celle des intérêts des grands propriétaires terriens, le gouvernement régional d’Australie occidentale a tranché. Et il a penché en faveur des propriétaires. La région vient d'abroger une loi, cinq semaines seulement après son entrée en vigueur, qui permettait aux aborigènes d’avoir leur mot à dire sur des projets miniers ou agricoles visant à exploiter leurs terres. Un recul qui tranche avec la volonté du gouvernement fédéral, qui compte organiser un référendum pour établir une commission permanente aborigène, chargée de conseiller le Parlement.

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La loi d'Australie occidentale avait été adoptée après le dynamitage, en mai 2020, d’une grotte contenant des peintures rupestres vieilles de 46 000 ans par le géant minier Rio Tinto. Mais pour Roger Cook, le travailliste qui dirige cet État australien, ce texte était trop compliqué, et imposait un fardeau injuste sur les propriétaires terriens, en les contraignant à effectuer des fouilles archéologiques sur leurs terrains.

Jordan Ralph, lui, représente les communautés Puutu Kunti Kurrama et Pinikura, propriétaires traditionnelles des grottes détruites en 2020. Selon lui, cette abrogation est une aberration, et marque un recul sans précédent.

"Nous revenons à une législation préexistante aux droits à la rétrocession des terres. Cela favorise le business plutôt que le patrimoine et les peuples aborigènes. C'est clairement un pas en arrière."

Jordan Ralph, représentant des communautés Puutu Kunti Kurrama et Pinikura

à ABC News

Roger Cook a assuré qu’il ferait tout son possible pour éviter qu’un nouvel incident comme celui de la grotte de Juukan Gorge se reproduise. Mais plutôt qu’une protection garantie par la loi, les aborigènes devront se contenter d’une simple promesse.

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