Le chat, plat interdit mais apprécié des gourmets au Vietnam
La viande de chat est officiellement illégale au Vietnam, les autorités l'ayant interdite par souci de préserver ces utiles chasseurs de rats.
"Beaucoup de gens mangent de la viande de chat. C'est nouveau, ils veulent essayer", assure To Van Dung, gérant d'un restaurant qui explore ce créneau plus rare que la classique viande de chien. Et de poursuivre : "Certains pensent que manger du chat au début du mois lunaire porte chance. C'est différent de la viande de chien. Nous mangeons de la viande de chien à la fin du mois lunaire. Le chat, c'est pour le début du mois."
La viande de chat est officiellement illégale au Vietnam, les autorités l'ayant interdite par souci de préserver ces utiles chasseurs de rats. Mais To Van Dung assure n'avoir aucun problème avec les autorités. Dans son restaurant situé à Hanoï, la capitale, les animaux sont noyés, rasés puis plongés dans la poêle à frire.
L'établissement s'approvisionne auprès de rares éleveurs locaux mais aussi d'autres fournisseurs proposant de la viande sans grande traçabilité, qui peut parfois venir du Laos ou de Thaïlande. Un jour de grande affluence, plus d'une centaine de clients peuvent commander du chat.
"Presque tous les animaux proviennent du vol"
Il est rare de voir des chats en liberté dans les rues d'Hanoï, leurs propriétaires les enfermant dans les maisons car la viande de "petit tigre" est particulièrement appréciée. Elle reste moins répandue que celle de chien, que l'on peut acheter à chaque coin de rue.
"Le pays était très pauvre et nous avons eu une longue guerre. Nous mangions tout ce que nous trouvions pour rester vivants (...). Insectes, chiens, chats, même des rats. C'est devenu une habitude", analyse Hoang Ngoc Bau, un des rares vétérinaires de Hanoï. Il assure qu'en l'absence de filière d'élevage de chiens et de chats destinés à l'abattoir, "presque tous les animaux cuisinés dans les restaurants proviennent du vol".
Des pionniers de la défense des animaux ont lancé une modeste campagne de sensibilisation pour faire changer leurs habitudes alimentaires aux Vietnamiens. Sans grand succès pour l'heure.
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