Pakistan : la police disperse par la force des manifestations après des accusations de manipulation électorale
La tension continue de monter au Pakistan. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des rassemblements de partisans de l'ex-Premier ministre emprisonné Imran Khan, dimanche 11 février. Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), avait appelé à manifester contre des fraudes présumées lors des élections législatives de jeudi dernier.
Des affrontements ont eu lieu à Rawalpindi, au sud de la capitale, et à Lahore, dans l'est, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des dizaines d'autres manifestations ont été organisées à travers le pays, sans incidents. La police avaient prévenu plus tôt que "des poursuites judiciaires seront engagées contre les rassemblements illégaux", en vertu d'une loi de l'ère coloniale qui interdit les rassemblements d'au moins cinq personnes.
Téléphone et internet momentanément coupés
Le parti d'Imran Khan, emprisonné depuis août 2023 pour corruption, n'a pas été autorisé à figurer sur les bulletins de vote des élections législatives. Les candidats indépendants, pour la plupart liés au PTI, ont remporté le plus grand nombre de sièges lors du scrutin, mais pas suffisamment pour former un gouvernement.
La coupure par les autorités des services de téléphonie et d'internet mobiles, jeudi, et la lenteur du décompte des résultats ont également fait soupçonner des tentatives de manipulations des résultats par les militaires, pour faire gagner le parti de l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, soutenu par l'armée. "Dans tout le Pakistan, les élections ont été truquées de manière subtile", a déclaré samedi le président du PTI, appelant ses partisans à "manifester pacifiquement" dimanche.
"Aucun parti ne dispose d'une majorité simple permettant de former un gouvernement", commente l'analyste politique Zahid Hussain. "Le peuple s'est prononcé en faveur d'Imran Khan", a déclaré le président du PTI. Le chef de l'armée pakistanaise a lui appelé samedi les chefs de partis politiques à faire preuve de "maturité politique" et "d'unité".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.