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Pakistan. Le fils de Benazir Bhutto se lance en politique devant une foule immense

Opposante farouche au fondamentalisme, Benazir Bhutto avait été assassinée en 2007.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président du Pakistan, Asif Ali Zardari, et son fils Bilawal, saluent des partisans à Garhi Khuda Bakhsh le 27 décembre 2012. (RIZWAN TABASSUM / AFP)

Il est le seul fils de Benazir Bhutto, l'ancienne Première ministre pakistanaise et opposante farouche au fondamentalisme qui l'a payé de sa vie en 2007. Bilawal a lancé jeudi 27 décembre sa carrière politique devant des centaines de milliers de partisans réunis pour le cinquième anniversaire du meurtre de sa mère. Première ministre à deux reprises, 1988 à 1990 et de 1993 à 1996, Benazir Bhutto a été tuée après un meeting à Rawalpindi peu après son retour d'exil et à la veille d'élections.

Une famille de martyrs

Jeudi, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le village de Garhi Khuda Bakhsh, lieu du mausolée Bhutto. Ils ont rendu hommage à la dernière d'une lignée de "martyrs". En effet, cette riche famille de propriétaires terriens a donné au Pakistan son premier leader démocratiquement élu, Zulfikar Ali Bhutto, le père de Benazir. Lors de la commémoration, des femmes se frappaient la poitrine, d'autres touchaient et embrassaient la tombe de l'ancienne Première ministre, criant des slogans en louange aux Bhutto.

C'est le moment qu'a choisi Bilawal, 24 ans, diplômé d'Oxford, pour se lancer officiellement en politique. Devant la foule, il a accusé le pouvoir judiciaire de ne pas avoir jugé les assassins de sa mère. "Lorsqu'il n'y a pas de justice, les forces comme les talibans imposent leur loi", a-t-il lancé dans un discours en ourdou, langue nationale du Pakistan. Il a repris le célèbre slogan de son grand-père Zulfikar, fondateur du Parti du peuple pakistanais (PPP): "Du pain, des vêtements, un toit".

Trop jeune pour briguer un siège de député

Bilawal Bhutto Zardari, qui est aussi le fils de l'actuel président, Asif Ali Zardari, est depuis cinq ans le chef du PPP à la tête de la coalition au pouvoir, mais ce titre est honorifique. La formation, minée par des allégations de collusion et de corruption, pourrait mordre la poussière lors des élections nationales prévues au printemps. "Bilawal a une valeur symbolique dans la famille Bhutto et Zardari veut profiter de cette symbolique" pour les élections, souligne Hasan Askari, spécialiste de la politique pakistanaise.

Pour le moment, il ne peut en théorie briguer un siège de député si les élections ont bien lieu au printemps car l'âge minimum d'un candidat est fixé à 25 ans au Pakistan. Il pourrait toutefois rallier la base traditionnelle de la formation, tenter d'incarner un "changement de l'intérieur", en étant mis en avant lors de ce scrutin-clé pour la consolidation de la démocratie. Ce pays musulman a vu trois gouvernements civils être renversés par des coups d'Etat depuis sa création en 1947.

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