Pakistan : réélection en vue pour Musharraf
Voilà qui ressemble fort à un baroud d’honneur : 85 députés, soit tout de même le quart de l’Assemblée nationale pakistanaise, ont démissionné aujourd’hui en bloc. Histoire de protester, une fois encore, contre la candidature du général-président, Pervez Musharraf, qu’ils jugent “illégale et anticonstitutionnelle”. Selon eux, la Constitution interdit à Musharraf de participer à l’élection s’il ne démissionne pas de ses fonctions de chef d’état-major des armées.
Musharraf a pourtant prévu de démissionner, mais après le scrutin. Il a d’ailleurs désigné son successeur aujourd’hui : le chef des armées sera l’actuel chef des services de renseignements, le général Ashfaq Kiyani.
Le scrutin présidentiel est prévu samedi ; il ne devrait pas poser problème. Car c’est une élection au suffrage indirect, et les assemblées provinciales sont largement acquises au candidat sortant. En revanche, le résultat n’est pas joué d’avance aux législatives prévues début 2008. D’où l’idée d’une alliance entre son parti, la Ligue musulmane du Pakistan (PML) et le Parti du peuple pakistanais (PPP) de Benazir Bhutto.
Une alliance contre-nature… Le général Pervez Musharraf resterait chef de l’Etat, et l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto retrouverait son poste. Les ennemis d’hier réconciliés, voilà qui ne manque pas de surprendre. En tout cas, la partie est bien engagée. Benazir Bhutto a annoncé son retour au pays, quoi qu’il advienne, le 18 octobre. Et le Pakistan vient d’annoncer aujourd’hui son intention de retirer les accusations de corruption qui planent contre elle depuis huit ans.
Le résultat, sans doute, des pressions exercées par… les Etats-Unis ! Selon eux, seul ce duo pourrait constituer un rempart suffisant à la montée en puissance des islamistes. Ce que Washington veut...
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