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Pakistan : vers un report des élections, refusé par le PPP

Quatre jours après l’assassinat de Benazir Bhutto, le calme revient peu à peu au Pakistan. Le gouvernement s’apprête à annoncer un report de quelques semaines des élections générales que le PPP, désormais présidé par le fils de Benazir Bhutto, refuse.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Zahid Hussein)

La décision devrait être officialisée dans les 24 heures : le Pakistan s’apprête à annoncer un report de quelques semaines des élections législatives et provinciales, initialement prévues le 8 janvier. La Commission électorale, censée être la seule à décider d’un éventuel report, a ouvert une réunion d’urgence pour rendre sa décision.

Dans l’entourage de la dynastie Bhutto, on avançait dans un premier temps qu’un délai "raisonnable" pourrait être accepté, avant d'opposer ce matin un refus pur et simple.

Un haut responsable du gouvernement invoque la "destruction de plus de 40 bureaux" de la commission électorale dans une des quatre provinces du pays dans les violences et émeutes qui ont suivi la mort de Benazir Bhutto.

Les élections sont un enjeu de taille dans ce pays au bord du chaos politique, seule puissance nucléaire connue du monde musulman. Le Pakistan est en outre l’allié-clé des Etats-Unis dans sa "guerre contre le terrorisme".

Depuis l’assassinat de Benazir Bhutto il y a quatre jours, les yeux du monde entier sont braqués sur ce pays fort de 160 millions d’habitants, avec un mélange de compassion et d’inquiétude. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, se rend demain au Pakistan à la demande de Nicolas Sarkozy, pour "témoigner de (la) solidarité" de la France.

Après trois jours de deuil national, le comité exécutif du PPP a porté à sa présidence le fils de Benazir Bhutto, Bilawal, 19 ans. Son père, que l’ancienne Premier ministre pakistanaise avait désigné pour lui succéder à la tête du parti, en assure la coprésidence. C’est lui qui en détiendra sans doute les rênes en attendant que Bilawal soit "mûr" pour la politique.

Les violences qui ont éclaté aussitôt après l’assassinat de Benazir Bhutto ont fait officiellement 38 morts dans tout le pays. Un bilan sans doute loin de la réalité. Après trois jours d’émeutes, la situation semble s’apaiser dans les rues des grandes villes, en particulier Karachi, le fief du PPP. Les boutiques, stations services et administrations, commencent à rouvrir leurs portes.

Gilles Halais, avec agences

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