Pékin prévoit de rencontrer un représentant du dalaï lama

Le message n'est certes pas très amical. Un responsable gouvernemental annonce à l'agence officielle Chine Nouvelle que "face aux demandes répétées de la part de l'entourage du dalaï lama pour reprendre des discussions, le département concerné du gouvernement central aura des contacts et des consultations avec le représentant privé du dalaï lama dans les jours à venir." Avec pour objectif que le chef spirituel du bouddhisme tibétain "prenne des mesures crédibles pour cesser d'inciter à la violence et de perturber et saboter les Jeux Olympiques, afin de créer les
conditions pour un dialogue."

"Un pas dans la bonne direction"

Pas amical donc, mais encourageant tout de même. Car si Pékin n'avait jamais complètement exclu une reprise du dialogue avec le dalaï lama, les discussions étaient au point mort depuis deux ans. Cette prochaine rencontre a donc été accueillie favorablement par le chef spirituel bouddhiste : quelques minutes après l'annonce, son porte-parole a salué "un pas dans la bonne direction".

Coïncidence ou succès diplomatique ? Pékin s'ouvre au dialogue alors que des émissaires de l'Union Européenne et de la France se trouvent actuellement en Chine, où ils ont plaidé hier pour la reprise des discussions. Ce matin, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre Wen Jiabao, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso avait dit escompter des "développements positifs bientôt" sur le dossier tibétain.

Quant à l'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, qui se trouve à Pékin avec le président du Sénat Christian Poncelet pour apaiser les tensions entre la France et la Chine, il a remis hier au président chinois "un message personnel" du président Sarkozy, "faisant référence à ce
dialogue".

Céline Asselot