Répression en Birmanie : quatre morts
Les soldats et policiers anti-émeutes ont chargé ce matin les manifestants, aux abords de la pagode de Shwedagon, la plus importante du pays et la plus sacrée aussi. Coups de bâtons, de matraques, tirs de sommations, gaz lacrymogènes... Bilan : un bonze a été tué par un coup de feu, alors qu'il voulait désarmer un soldat, deux autres ont été battus à mort. Un civil a été tué, également, et des centaines de manifestants blessés. 200 personnes ont été arrêtées.
Charger des manifestants pacifiques, c'est "une faute irréparable", pour le parti de l'opposante Aung San Suu Lyi, assigné à résidence depuis 2003. Signe de la radicalisation du régime, la lauréate du prix Nobel de la Paix aurait été mise en prison.
Ce soir, si la situation est plus calme, c'est à cause du couvre-feu, imposé par la junte, tous les soirs, de 21h à 5h ( heures locales). La première ville de Birmanie a aussi été placée sous un régime d'accès restreint, une sorte d'état d'urgence.
Avec cette répression, le spectre de 1988 ressurgit : des manifestations avaient alors été réprimées dans le sang. Les généraux au pouvoir ont changé, mais leur pouvoir n'a toujours rien de démocratique.
Le conseil de sécurité de l'ONU veut éviter le pire : il se réunit en urgence, ce soir, pour trouver une solution. La secrétaire général de l'ONU, Ban-Ki-Moon, envoie d'urgence un émissaire spécial. Les pressions internationales s'intensifient aussi : plusieurs pays ont fait part de leur "préoccupation" au vu de la situation.
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