Violent séisme en Asie du Sud : près de 300 morts au Pakistan et en Afghanistan
Un séisme de magnitude 7,5 a fait près de 300 morts, lundi, en Afghanistan et dans le nord du Pakistan. Le bilan risque encore de s'alourdir.
Le bilan ne cesse de s'alourdir. Un puissant séisme a fait près de 300 morts au Pakistan et en Afghanistan, lundi 26 octobre. Le tremblement de terre, d'une magnitude 7,5, a semé la panique. Des centaines d'autres personnes ont été blessées par la secousse, particulièrement longue, qui a poussé des milliers de gens à se précipiter dans les rues en Inde, en Afghanistan, au Pakistan et au Tadjikistan.
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Selon l'Institut américain de géologie (USGS), l'hypocentre du séisme se situe à Jurm, dans les montagnes reculées du Badakhshan, à l'extrême nord-est de l'Afghanistan, à une profondeur de 213,5 kilomètres. Dans ce pays, un bilan provisoire atteignait 63 morts dans la journée, dont douze écolières dans le Takhar, des fillettes mortes dans une bousculade alors qu'elles tentaient de fuir leur établissement.
"C'était terrible, on se serait cru en 2005"
Les bilans sont plus importants au Pakistan voisin, avec au moins 214 morts et 1 800 blessés, principalement dans le Nord-Ouest, selon un décompte des chiffres fournis par différentes autorités. "C'était terrible, on se serait cru en 2005", confie une quinquagénaire qui s'est ruée hors de chez elle à Islamabad, où quelques bâtiments ont été fissurés. Il y a dix ans au Pakistan, le 8 octobre 2005, un séisme de magnitude 7,6, dont l'épicentre se situait à quelques centaines de kilomètres de celui de lundi, avait fait plus de 75 000 morts. Mais l'hypocentre était alors moins profond, rendant les secousses plus destructrices.
L'armée pakistanaise a été mobilisée, et tous les hôpitaux militaires placés en état d'alerte. Des hélicoptères ainsi que des équipements spécialisés ont en outre été sollicités. Le bilan pourrait là aussi s'alourdir, a prévenu le chef du gouvernement provincial de Khyber Pakhtunkhwa, l'une des provinces les plus touchées du pays. "Toute la province est en alerte, et les hôpitaux sont en état d'urgence, mais il est trop tôt pour fournir un bilan", dit-il, soulignant que sa province est "reculée et montagneuse".
Douze écolières afghanes tuées dans une bousculade en fuyant leur école
Tufail Ahmed, un commerçant de Peshawar, grande ville du nord-ouest, raconte avoir commencé par prier avant de courir hors de son magasin, en emportant un enfant qui s'y trouvait. "L'immeuble tanguait comme un pendule, j'avais l'impression que le ciel allait s'écrouler d'un moment à l'autre." La secousse, qui a détruit des centaines d'habitations, a duré au moins une minute, et au moins une réplique a été ressentie peu après, d'une magnitude de 4,8 selon USGS. Les secours sont entravés par le manque de communications, les infrastructures déjà fragiles de la région ayant été mises à rude épreuve. "Nous espérons que le nombre de victimes ne sera pas aussi important [qu'en 2005] car l'hypocentre était très profond", explique un responsable de l'Autorité pakistanaise de gestion des catastrophes naturelles, sous couvert d'anonymat.
En Afghanistan, la panique qui a saisi des écolières à Talogan, au moment du séisme, a provoqué la mort de 12 d'entre elles, et 35 autres ont été blessées. Les petites filles "se sont précipitées pour sortir de l'école et cela a provoqué une bousculade" mortelle, déclare le directeur du département de l'Education du Takhar. A l'hôpital, quand les proches des enfants décédés sont arrivés pour récupérer les corps, "ils étaient si accablés qu'ils ne nous ont même pas autorisés à relever les noms" des victimes, explique le chef provincial des services de santé.
"D'importantes pertes humaines et matérielles"
Le Premier ministre afghan, Abdullah Abdullah, a évoqué "d'importantes pertes humaines et matérielles" notamment dans le Nord-Est. Mais "les chiffres ne sont pas encore connus car les communications sont coupées". Outre le terrain montagneux et l'isolement des hameaux touchés dans la province voisine du Badakhshan, des rebelles talibans y combattent les troupes gouvernementales, rendant la situation sécuritaire très instable.
La secousse a temporairement interrompu le métro de New Delhi, en Inde. Des centaines d'habitants traumatisés se sont précipités dans les rues à Srinagar, principale ville du Cachemire indien à la frontière avec le Pakistan. Le réseau de téléphonie mobile a été coupé et le trafic s'est immobilisé. La secousse a été ressentie jusqu'en Asie centrale, notamment à Douchanbé, la capitale tadjike, où de nombreuses personnes ont quitté précipitamment leurs bureaux et appartements.
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