Attentat en Tunisie : "nonchalance et incompétence du pouvoir tunisien"
"En Tunisie, on n'a pas pris la mesure et l'ampleur de la métastase de l'islamo-terrorisme dans notre pays ". Les mots de Mezdi Adar, ancien ambassadeur de la Tunisie à l'Unesco sont durs. Moins de trois mois après l'attaque du musée du Bardo, à Tunis, qui avait fait 22 morts, la Tunisie a été frappé à nouveau par l'islamo-terrorisme ce vendredi avec l'attaque d'un hôtel de Sousse, à 140 kilomètres au sud de Tunis. Le dernier bilan fait état de 37 morts et 36 blessés.
"Le terrorisme hiberne partout en Tunisie"
Deux attaques terroristes rapprochées dans le temps, ce n'est pas un hasard pour Mezdi Adar. "Malgré l'attentat du Bardo, on n'a pas encore réactivé une loi anti-terroriste qui date de 2003 et qui avait été adoptée après une attaque contre une synagogue de Djerba qui avait fait 19 morts. Mais cette loi on ne la réactive pas. C'est troublant ! Il y a de la nonchalance et de l'incompétence du pouvoir en place," estime l'ancien ambassadeur de l'Unesco, qui conclut : "Actuellement le pouvoir ne lutte pas assez contre le terrorisme, qui hiberne partout en Tunisie ".
"Le gouvernement est en train de mettre en place une politique sévère"
Mohamed Allechi, ambassadeur de Tunisie en France, refuse de reconnaître le laxisme du pouvoir tunisien. "Le gouvernement est en train de mettre en place une politique sévère, une loi va être votée. C'est un fléau qui concerne le monde entier, pas que la Tunisie. La Tunisie est moins touchée que d'autres pays. Ce n'est pas la Syrie ou la Libye. Même la France ou le Danemark ont été touchés. Nous devons être solidaires. Le risque zéro n'existe pas ".
"Les terroristes attaquent le secteur clé de notre économie, le tourisme"
Mohamed Allechi voit une raison à ces attaques répétées dans son pays. "Ces terroristes veulent frapper l'économie tunisienne pour récupérer les jeunes qui n'auront plus de travail. Pour ça, ils attaquent le secteur clé de notre économie, le tourisme. Ils ont une stratégie mais nous aussi on a une stratégie. On a besoin de nos amis, de nos voisins. On ne va pas céder à la terreur ".
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