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Biélorussie : un opposant se poignarde avec un stylo en pleine audience

Stepan Latypov avait été arrêté le 15 septembre. Il est notamment jugé pour avoir coordonné la protestation contre le président Alexandre Loukachenko via un groupe sur la messagerie Telegram.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'opposant biélorusse Stepan Latypov à Minsk, le 15 septembre 2020. (MAXPPP)

Les images sont difficiles à regarder. Un militant d'opposition au régime biélorusse, jugé mardi 1er juin pour de nombreux chefs d'inculpation, s'est planté un stylo dans le cou en pleine audience avant d'être évacué inconscient, a annoncé l'ONG de défense des droits humains Viasna.

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Selon elle, Stepan Latypov a grimpé sur un banc dans la cage réservée à l'accusé "pour empêcher les gardes de l'atteindre" puis "s'est poignardé la gorge avec un objet ressemblant à un stylo". "Stepan est devenu bleu et s'est allongé sur le banc, une ambulance a été appelée", a ajouté l'ONG.

Avant de passer à l'acte, l'opposant de 41 ans avait averti son père, qui venait de témoigner, qu'on l'avait menacé de poursuivre ses proches et sa famille en justice s'il ne reconnaissait pas sa culpabilité, selon la même source. 

Une répression féroce depuis cet été

Stepan Latypov avait été arrêté le 15 septembre près de chez lui, un bloc d'habitations connu à Minsk pour être particulièrement actif dans la contestation contre le président Alexandre Loukachenko.

Il est jugé pour fraude dans le cadre de ses activités professionnelles, pour avoir coordonné la protestation via un groupe sur la messagerie Telegram, créé un atelier de production de symboles de l'opposition et résisté aux policiers lors de son arrestation.

Alexandre Loukachenko a fait face à des manifestations inédites et extrêmement massives après sa réélection à un cinquième mandat en août 2020, qu'il assure avoir gagnée avec 80% des voix. Refusant toute concession, il a fait arrêter ou a envoyé en exil la plupart de ses opposants et dénonce des manifestations pilotées par l'Occident pour le renverser. La répression parfois très violente du mouvement de contestation a fait plusieurs morts et des milliers d'arrestations.

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